Journal of Thoracic Oncology

L’extension ganglionnaire des carcinomes et des tumeurs neuro-endocrines du thymus doit être systématiquement recherchée

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2015

Tumeurs thymiques, Chirurgie

Il y a peu de séries de carcinomes thymiques et de tumeurs neuro-endocrines du thymus du fait de la rareté de ces deux pathologies que distingue la dernière classification. Le but de cette étude rétrospective réalisée à partir de la SEER database et de connaitre la valeur pronostique de l’extension ganglionnaire de ces tumeurs à partir des données de 229 patients éligibles pour l’analyse, 176 avec un carcinome thymique et 53 avec une tumeur neuro-endocrine du thymus. Toutes ces tumeurs ont eu un abord chirurgical au cours du quel des ganglions ont été prélevés  (nombre médian de 3).

Des métastases ganglionnaires intéressant au moins un ganglion ont été identifiées  chez 92 patients (40,2%), Cette proportion de malades ayant au moins un ganglion atteint était plus élevée dans les tumeurs neuro-endocrines (63,2%) que dans les carcinomes thymiques (33,5%).

La survie médiane de l’ensemble de la cohorte était de 103 mois, sans différence significative entre les tumeurs neuro-endocrines et les carcinomes thymiques. Les patients qui n’avaient pas d’extension ganglionnaire avaient une survie nettement meilleure que ceux qui en avaient (124 vs 47 mois, p<0,001). La médiane de survie des 6 patients qui ont reçu une radiothérapie préopératoire était de 60 mois. Elle était de 42 mois chez les 57 qui ont reçu une chimiothérapie post-opératoire et de 68 mois chez les 29 qui n’ont pas reçu de radiothérapie. Ces différences n’étaient pas significatives.

Les auteurs concluent à juste titre que l’échantillonage  (sampling) doit être systématique chez ces patients et que l’envahissement ganglionnaire est un facteur pronostique important.  Le premier point est particulièrement important car dans ces tumeurs, comme dans beaucoup d’autres, le staging radiologique ne suffit pas : sans prélèvements ganglionnaires, plus du quart des patients auraient été classés Stades I et II et plus de la moitié stade III de la classiffication de Masaoka.  

Faut-il effectuer une radiothérapie complémentaire chez les patients qui ont un envahissement ganglionnaire ? A la lecture de ces résultats comme d’autres (/prev-em-onco/3925),  c’est loin d’être démontré. 

Reference

Impact of Positive Nodal Metastases in Patients with Thymic Carcinoma and Thymic Neuroendocrine Tumors.

Weksler B, Holden A, Sullivan JL.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 1642–1647

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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