Cancer broncho-pulmonaire et grossesse : 9 nouveaux cas.

La découverte d’un cancer broncho-pulmonaire au cours d’une grossesse est un événement rare. Cet article réunit neuf cas européens issus d’un registre international de cancers survenus au cours de la grossesse (www.cancerinpregnancy.org).

L’âge médian est de 33 ans et le cancer a été diagnostiqué entre la sixième et la vingt-huitième semaine de grossesse. Dans 8 cas il s’agissait de cancers bronchiques non à petites cellules et dans un cas d’un cancer bronchique à petites cellules. Le tabagisme n’était connu que dans 4 cas (2 fumeuses, 2 non fumeuses). Tous les cancers étaient de stades avancés.

Cinq patientes ont reçu de la chimiothérapie pendant la gestation. Deux en ont reçu après celle-ci et une a reçu de l’erlotinib également après la gestation. Dans un cas le traitement n’était pas précisé.

Cinq grossesses ont pu aboutir à un enfant normal, 3 avortements ont été provoqués et 1 avortement spontané a eu lieu.

En ce qui concerne la survie maternelle, elle n’était connue que dans huit cas : 5 malades étaient décédées dans le premier mois post-partum, une dans le troisième mois, 2 au sixième mois. Aucune n’était vivante à un an.

Ces données qui témoignent d’une évolution effroyable des cancers broncho-pulmonaires survenus pendant la grossesse, sont complétées par une bonne analyse de la littérature concernant les possibilités thérapeutiques :

-       en ce qui concerne la chimiothérapie, il semble qu’il soit possible de l’administrer sans trop de risques à partir du deuxième trimestre de grossesse avec un risque de retard de croissance et de prématurité. Néanmoins l’expérience de la chimiothérapie est réduite puisse qu’une dizaine de  cas seulement ont été rapportés notamment avec du cisplatine ou du carboplatine possiblement néphrotoxiques pour le fœtus. Les traitements associés étaient la vinorelbine, la gemcitabine, l’étoposide ou les taxanes.

-       Quatre patientes ont reçu des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR (3 erlotinib et 1 gefitinib) et une du crizotinib.  Les enfants sont nés sans anomalie congénitale.

-       Aucune publication ne concerne l'utilisation du bevacizumab. Néanmoins la toxicité potentielle sur la grossesse de ce traitement ne rend sûrement pas son usage souhaitable.

-       La radiothérapie à visée curative est contre-indiquée du fait de possibles lésions importantes chez le fœtus. Néanmoins une radiothérapie palliative serait possible.