Lung Cancer

Cancer du poumon chez les patients de 40 ans ou moins : une étude de registre prospective américaine.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2017

Épidémiologie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Nous avons commenté peu d’articles sur les cancers broncho-pulmonaires des sujets jeunes dont nous retenons essentiellement deux études dont les résultats étaient intéressants : 1) une étude de la National Cancer Database qui comparait  un groupe de 5657 patients âgés de 20 à 46 ans, à un groupe de 168 199 patients âgés de 47 à 89 ans et qui concluait que les survies des sujets jeunes étaient significativement supérieures pour chaque stade (cliquer ici) et 2) une étude japonaise qui comparait  un groupe de 1665 patients de plus de 40 ans, à un groupe de 81patients âgés de 40 ans ou moins et qui montrait que les patients les plus jeunes atteints d’adénocarcinome de stade IV et qui n’avaient pas d’anomalie moléculaire avaient une survie significativement plus courte que les patients âgés dans la même situation (8,9 versus 18,4 mois) alors qu’il n’y a pas de différence lorsqu’ils présentaient une anomalie moléculaire (25 versus 24,2 mois). (cliquer ici).

Voici une autre étude qui porte sur une cohorte de 389 patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules, âgés de 40 ans ou moins et diagnostiqués de 2012 à 2017 dans 8 pays d’Amérique latine et au Canada.

Ces patients,  âgés de 14 à 40 ans (âge médian 37 ans), représentaient environ 4% de l’ensemble des cancers bronchiques non à petites cellules.

La majorité étaient de sexe féminin, les 3/4 étaient non-fumeurs et 86% avaient un adénocarcinome. La répartition par stade montre une énorme majorité de stades IV puisqu’ils représentaient plus de 90% des cas.

Parmi ces patients les 2/3 ont été testés pour EGFR et plus de la moitié ont été testés pour ALK.

  • Parmi les malades testés pour EGR, 70% étaient mutés,
  • Parmi les malades testés pour ALK, 10% présentaient une translocation ALK-EML4.

La médiane de survie de l’ensemble des 389 patients était de 17,3 mois, meilleure chez les patients atteints d’adénocarcinomes (19,3 mois), et dont la tumeur présentait une mutation de l'EGFR (31,4 mois) ou une translocation ALK-EML4 (30,7 mois). 

L’ensemble de ces données confirme que la proportion de patients présentant une mutation EGFR ou une translocation ALK-EML4 est plus élevée dans cette population de sujets jeunes que dans la population générale. Ceci doit nous conduire d’une part à effectuer systématiquement chez ces patients (qui presque tous ont un cancer non épidermoïde) un bilan moléculaire le plus large possible à la recherche d’anomalies accessibles à un traitement  et d’autre part à rechercher chez ces patients, dont les 3/4 sont non-fumeurs, d’autres causes environnementales que le tabac.   

 

 

Reference

An international epidemiological analysis of young patients with non-small cell lungcancer (AduJov-CLICaP).

Corrales-Rodríguez L, Arrieta O, Mas L, Báez-Saldaña R, Castillo-Fernández O, Blais N, Martín C, Juárez M, Khanna P, Ramos-Esquivel A, Bacon L, Rojas L, Wills B, Oblitas G, Pérez MA, Cuello M, Cardona AF; CLICaP.

Lung Cancer 2017; 113 : 30-36

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer