Cancer du poumon et thromboembolies

Cette étude rétrospective australienne fait le point sur l’incidence des thromboembolies au cours de différents stades et aux différents moments de l’évolution des cancers broncho-pulmonaires à partir d’une série monocentrique recrutée sur un an. 

A partir d’une série de 804 patients suspects de cancer broncho-pulmonaire, 311 ont été exclus parce qu’ils n’avaient finalement pas de cancer et 271 parce qu’ils ont été traités dans une autre institution : il en restait finalement 222 qui ont été éligibles pour cette étude. Leur âge médian était de 69 ans.  Ils étaient de tous les types histologiques et de tous les stades, bien représentatifs d’un recrutement habituel de cancers broncho-pulmonaires. Ils ont reçu également tous les types de traitements possibles.

L’incidence des épisodes thromboemboliques  était de 10,8%.  Seize de ces événements étaient des embolies pulmonaires, dont 5 ont été fatales.  Huit étaient proximales.

Ces épisodes thromboemboliques sont survenus à égalité dans les cancers bronchiques à petites cellules et dans les cancers bronchiques non à petites cellules, mais parmi ces derniers, ils survenaient plus fréquemment dans les adénocarcinomes.

Ces épisodes pouvaient survenir aussi bien lors du diagnostic que de l’évolution du cancer, dans 80% des cas en ambulatoire. La majorité survenaient durant la chimiothérapie.

Cette étude rappelle la fréquence de ces épisodes sans apporter d’informations bien nouvelles. La place des traitements anticoagulants préventifs reste à discuter. Dans nos pratiques, ils sont administrés souvent aux patients alités mais ces résultats inciteraient, s’ils étaient confirmés en prospectif, à penser  que ce serait surtout les patients ambulatoires qu’il faudrait cibler.