Journal of Thoracic Oncology

L’afatinib en première ligne chez les mutés améliore significativement davantage la qualité de vie que la chimiothérapie par cisplatine et gemcitabine

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2015

Thérapeutique ciblée, Qualité de vie / Soins palliatifs

Nous avons commenté sur ce site les résultats de l'étude LUX-LUNG 6 (/la-resistance-primaire-aux-inhibiteurs-de-la-tyrosine-kinase-de-legfr-reste-en-grande) qui comparait chez des patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR l’afatinib à une chimiothérapie par cisplatine et gemcitabine. Cette étude avait montré une importante et significative augmentation de la survie sans progression  (13,7 vs 5,6 mois, p<0,0001). A ce moment, les chiffres de survie n’étaient pas matures. Un peu plus tard, une analyse combinée des études LUX LUNG 3 et LUX LUNG 6 qui ne prenait en compte que les patients qui avaient une mutation commune, a montré  que la survie des patients ayant reçu de l’afatinib a été significativement supérieure à celle des patients qui ont reçu une chimiothérapie (HR 0,81, 95% CI 0,66–0,99, p=0,037).

Dans une analyse de sous groupe, il a été montré que cette différence s’observait chez les patients qui ont une délétion de l’exon 19 avec un HR à 0,59 (95% CI 0,45–0,77, p=0,0001) (/les-cancers-broncho-pulmonaires-dus-lexposition-fumee-de-bois-au-mexique-ont-un-profil).

L’article ci joint s’intéresse aux données de qualité de vie de cette étude à partir  des questionnaires de l’EORTC QLQ-30 et du questionnaire spécifique au cancer broncho-pulmonaire QLQ-LC13[1].

La compliance au remplissage du questionnaire était élevée dans les deux groupes (96 et 88%).

Le pourcentage de patients chez lesquels une amélioration des scores de qualité de vie était observée était significativement supérieur dans le groupe des patients qui ont reçu de l’afatinib. De même, le temps jusqu’à détérioration des symptômes était plus prolongé pour les patients qui ont reçu de l’afatinib.

L’amélioration individuelle moyenne des scores pour la toux, la dyspnée et les douleurs était supérieure chez les patients qui ont reçu de l’afatinib.

Enfin, comme on pouvait s’y attendre l’évolution de ces scores était liée à la progression tumorale : la progression avait un impact significativement négatif sur la qualité de vie.

Cette étude dont la méthodologie est excellente,  du fait de la compliance du remplissage des questionnaires élevée,  apporte encore des données supplémentaires à  ceux qui ne seraient pas encore convaincus qu’il faut prescrire, chez les malades qui ont une mutation activatrice de l’EGFR, un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR dès la première ligne : ils ont ainsi une meilleure survie sans progression, une meilleure survie et une meilleure qualité de vie.

A noter par ailleurs que dans cette étude dont l’objectif principal était la survie sans progression, celle-ci était  parfaitement liée aux deux critères qui intéressent particulièrement les malades : la durée de survie et la qualité de vie. La survie sans progression  était donc bien  un objectif principal pertinent.

  



[1] Le lecteur pourra se rapporter à l’excellente mise au point sur les mesures de la qualité de vie de l’équipe de Besançon dans le bulletin du Cancer (/prev-em-onco/3945). 

Reference

Symptom and Quality of Life Improvement in LUX-Lung 6: An Open-Label Phase III Study of Afatinib Versus Cisplatin/Gemcitabine in Asian Patients With EGFR Mutation-Positive Advanced Non-small-cell Lung Cancer.

Geater SL, Xu CR, Zhou C, Hu CP, Feng J, Lu S, Huang Y, Li W, Hou M, Shi JH, Lee KY, Palmer M, Shi Y, Lungershausen J, Wu YL.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 883-9.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer