Journal of Thoracic Oncology

Caractéristiques cliniques et évolution des cancers ayant une mutation BRAF.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2014

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

A côté des mutations activatrices de l’EGFR et des translocations ALK-EML4 qu’il faut maintenant chercher systématiquement, des altérations moléculaires ont aussi été identifiées pour différents gènes tels que  BRAF,  KRAS, HER2, FGFR2, RET, ROS1, et PIK3CA. Le rôle des mutations V600 BRAF a été démontré pour les mélanomes qui ont cette mutation et ont pu être traités avec succès par inhibiteurs de BRAF et/ou de MEK.

Dans les cancers broncho-pulmonaires, des mutations de BRAF ont été détectées dans 2% des cas. Il s’agit une fois sur deux de mutations V600 comme dans le mélanome et dans l’autre moitié d’autres mutations. Les tumeurs qui ont ces mutations  non V600 semblent être résistantes aux traitements ciblant BRAF mais sensibles aux inhibiteurs de MEK.

Cette série qui s’intéresse aux caractéristiques cliniques et évolutives des patients ayant un adénocarcinome avec une mutation BRAF est la plus importante rapportée jusqu’alors.

Caractéristiques des patients

Sur une période de 4 ans, 63 patients atteints d’adénocarcinomes ayant une mutation BRAF ont été identifiés, 36 avaient une mutation V600 et les autres de différents types . Aucune tumeur ne présentait conjointement une mutations EGFR ou KRAS ou une translocation ALK-EML4.

Les caractéristiques des patients présentant une mutation V600 ou non V600 ne différaient pas, à l’exception du tabagisme : 89% des non V600 étaient fumeurs à plus de 15PA, contre 58% des V600 et 4% des non V600 étaient fumeurs à moins de 15PA, contre 33% des V600. Le nombre de non fumeurs était en revanche le même (7 et 8%).

Parmi les 32 patients qui avait un stade précoce :

-       6 ont développé un second cancer primitif, 3 synchrones et 3 métachrones présentant une mutation KRAS,

-       1 un cancer métachrone épidermoïde,

-       1 un cancer muté EGFR L895R,

-       et 1 un cancer métachrone dont l’analyse moléculaire n’a pas été réalisée.

Evolution

A 3 ans,  le survie des patients était comparable pour les patients ayant une mutation V600 ou non V600. Les patients ayant une mutation V600 avaient en revanche, s’ils étaient de stade IIIB ou IV, une plus longue survie que les non V600.

La survie a été ensuite comparée à celles des patients présentant une mutation KRAS ou EGFR. Elle ne différait pas significativement pour les patients présentant une tumeur localisée. Pour les cancers disséminés, elle était intermédiaire entre la survie des patients KRAS (13% à 3 ans) et EGFR (38% à 3ans).

Dix patients, présentant un stade avancé et une mutation BRAF V600E, ont été traités par un inhibiteur de BRAF : 6 ont eu une réponse partielle,  3 une stabilité et 1 a progressé.

Trois points paraissent importants à retenir : 1) Les patients présentant une tumeur avec une mutation BRAF sont souvent fumeurs, mais ils peuvent aussi être non fumeurs dans un nombre de cas non négligeable, 2) Les tumeurs synchrones ou métachrones sont fréquentes dans les stades précoces et ont souvent un profil mutationnel différent et 3) Il sera de plus en plus important de tester BRAF au fur et à mesure qu’on disposera de traitements efficaces.

Reference

Clinical Characteristics and Course of 63 Patients with BRAF Mutant Lung Cancers

Litvak AM, Paik PK, Woo KM, Sima CS, Hellmann MD,  Arcila ME,  Ladanyi M, Rudin CM, Kris MG, Riely GJ

J Thorac Oncol 2014; 9 : 1669–1674

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Revue : British Journal of Cancer