Lung Cancer

Carboplatine et S1 pour les CBNPC du sujet âgé : une étude de phase II japonaise

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2017

Traitement des stades IV, Cancers du sujet âgé

Le traitement des sujets âgés atteints de cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques sans driver oncogénique ciblable, a fait l’objet de nombreux essais ces dernières années. Les recommandations actuelles sont basées notamment sur l’essai IFCT-0501 publié par E Quoix et al (cliquer ici) qui a démontré la supériorité d’un doublet carboplatine-taxol (hebdomadaire) par rapport à une monothérapie.

L’essai rapporté ici et publié par Kuyama S et al. évalue le doublet carboplatine – S1 chez les patients de plus de 70 ans EGFR sauvages. Le S-1 est un agent anticancéreux anti fluoropyrimidine (Tegafur-5chloro 2,4 dihydro xypimiridine- K oxonate) qui a déjà été évalué en monothérapie d’emblée ou en maintenance dans plusieurs essais notamment en adjuvant, mais pas en doublet avec un sel de platine chez les sujets âgés.

Il s’agit d’une phase II dont l’objectif était d’obtenir plus de 20% de taux de réponses. Le carboplatine était donné avec une AUC 5 tous les 28 jours pour un total de 4 cycles et le S-1, à la dose de 80 mg/m2 en deux fois par jour par voie orale pendant 14 jours par cycles. A l’issue des 4 cycles d’induction, le S-1 était donnée en maintenance en monothérapie. Au total 33 patients de stades IIIB ou IV, naïfs de tout traitement et AGFR sauvages, ont été inclus. L’âge médian était de 78 ans et la grande majorité (85%) étaient des hommes.

Le nombre médian de cycles administrés en induction a été de 3 et 45% (n=15) des patients ont pu recevoir une maintenance par S-1 seul. Les causes d’arrêt de traitement d’inductions ont été le plus souvent les neutropénies prolongées ou les thrombopénies. Trente-deux patients étaient évaluables pour la réponse. Le taux de réponse était de 30.3% donc supérieur aux 20% nécessaires dans le design de l’étude pour estimer que le schéma était effectif (à noter que la borne basse de l’intervalle de confiance est à 17.2 % mais les auteurs avaient estimé que 5% était le minimum à ne pas dépasser), et le taux de contrôle de la maladie à 57.6%. Le taux de survie à 1 an était de 54.1%.

Les principales toxicités de grade 3 étaient hématologiques (thrombopénie, neutropénie et anémie). Un patient a présenté une toxicité cutanée de grade 3 avant le second cycle.

Il s’agit donc selon les auteurs d’une option thérapeutique possible pour les patients sans que l’on sache réellement quel rôle joue le S-1 lorsqu’il est donné en maintenance (très peu de données dans cette indication en situation métastatique). Pour ce qui nous concerne, l’efficacité du S-1 dans une population caucasienne demanderait à être démontrée avant de pouvoir l’envisager comme une option pour nos patients.

 

 

 

 

Reference

A phase II trial of carboplatin plus S-1 for elderly patients with advanced non-small-cell lung cancer with wild-type epidermal growth factor receptor: The Okayama Lung Cancer Study Group Trial 1202

Kuyama S, Ochi N, Bessho A, Hotta K, Ikeda G, Kishino D, Kubo T, Harada  D, Fujimoto N, Nakanishi M, Umeno T, Okada T, Chikamori K, Yamagishi T, Ohashi K, Ichihara E, Takigawa N,

Tanimoto M, Kiura Cancer

Lung Cancer 2017 ; 112 : 188–194

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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