Lung Cancer

Cellules tumorales circulantes et cancers bronchiques à petites cellules

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2017

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Cancers à petites cellules

L’étude prospective publiée ici a été conduite au Abramson Cancer Center de Philadelphie chez des patients présentant un cancer bronchique à petites cellules avec des lésions mesurables et qui recevaient en première ligne une chimiothérapie ou une radiochimiothérapie. Leur sang périphérique était recueilli pour une recherche de cellules tumorales circulantes avant le début de la chimiothérapie, au J2 ou 3 des cycles 1 et 2 et au J1 des cycles 3 et 4. Un autre prélèvement était effectué au moment de la récidive.

Les cellules tumorales circulantes étaient recherchées par CellSearch® Epithelial Cell Kit (Janssen Diagnostics).  Ensuite la génotoxicité induite par le traitement au niveau de ces cellules était évaluée par des anticorps gamma2HAX-FITC et l’efficacité du traitement était évaluée par le nombre de cellules tumorales circulantes positives pour M30, cette mesure permettant de prévoir la réponse au traitement.  

Cinquante patients ont été inclus, 20 présentant un cancer bronchique à petites cellules localisé et 30 un disséminé. Parmi ceux-ci, 50% étaient fumeur et 50% anciens fumeurs avec un fort tabagisme cumulé (médiane 40PA). Avec un suivi moyen de 15,8 mois, la survie sans progression médiane était de 7,3 mois et la survie globale de 14,9 mois.

Des cellules tumorales circulantes ont été retrouvées chez 47 (94%) patients avant la chimiothérapie. Le nombre de patients qui présentaient des cellules tumorales circulantes, plus élevé dans les cancers disséminés que dans les localisés, diminuait rapidement sous traitement. Ce nombre était significativement corrélé à la survie sans progression (11 vs 6,7 mois respectivement si moins ou plus de 5 cellules tumorales circulantes). II était également corrélé à la survie mais de façon non significative avec cette valeur seuil mais significativement avec un seuil plus élevé de 50 cellules tumorales circulantes.

Les patients qui, après chimiothérapie avaient dans ces cellules tumorales circulantes une augmentation de la fixation de gamma2HAX-FITC avaient aussi une plus longue survie (25,3 vs 9 mois) sans toutefois que cette différence n’atteigne la significativité.

Les auteurs concluent que l‘étude des cellules tumorales circulantes permet de mieux prévoir le pronostic des malades traités pour un cancer bronchique à petites cellules et donc pourrait être utile pour suivre l’évolution sous traitement des patients atteints de cette maladie dans les futurs essais ciniques.  Ces résultats sont intéressants et rappellent des constatations déjà très anciennes issues d’études prospective mesurant l’énolase neurono-spécifique pendant et après la chimiothérapie des cancers bronchiques à petites cellules. Néanmoins la problématique est la même. Elle est de savoir quelle est l’implication pratique de ces résultats dans une maladie pour laquelle tout, ou presque,  est joué après la première ligne de chimiothérapie ou de radiochimiothérapie : en effet, les traitements de deuxième ligne ou plus n’ont pour l’instant que peu d’impact sur l’évolution de la maladie … Mais ceci va peut-être enfin changer grâce notamment à l’immunothérapie (cliquer ici) ?

 

 

 

 

Reference

Circulating tumor cells as a predictive biomarker in patients with small cell lung cancer undergoing chemotherapy

Aggarwal C, Wang X, Ranganathan A, Torigian D, Troxel A, Evans T, Cohen RB, Vaidya B, Rao C, Connelly M, Vachani A, Langer C, Albelda S.

Lung Cancer 2017; 112 : 118-125

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer