Lancet oncology

Ceritinib en phase I : de nouveaux résultats

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2016

Thérapeutique ciblée

Nous avions commenté sur ce site il y a plus de deux ans les résultats extrêmement encourageants d’une étude de phase I explorant le ceritinib qui montrait une activité importante de ce médicament chez les patients présentant une translocation ALK-EML4, y compris lorsqu’ils avaient été prétraités par crizotinib et lorsqu’ils présentaient des métastases cérébrales (cliquer ici) ?

L’objectif principal de cette étude était de définir la dose maximum tolérée (MTD) déterminée dans une première phase de l’étude dans laquelle des doses croissantes étaient administrées.  Les déterminations de la toxicité et de l’efficacité ont été des objectifs secondaires étudiés dans une deuxième partie. La dose conseillée était de 750 mg/jour.

L’objectif de cette nouvelle publication à partir de l’étude industrielle de phase I publiée dans ce numéro de Lancet Oncology est de présenter avec plus de recul sur une cohorte plus importante de nouveaux résultats concernant les patients traités par 750 mg/jour de ceritinib, présentant une translocation ALK-EML4 et regroupant des patients ayant reçu préalablement (n=163) ou non (n=83) un inhibiteur de ALK.

La plupart de ces patients avaient été lourdement prétraités. La moitié d’entre eux (n=124) avaient des métastases cérébrales et 83 avaient reçu une radiothérapie cérébrale.

Les principaux résultats sont résumés sur le tableau ci-dessous :

 

Pas d’anti-ALK précédemment

Pré-traitement par un anti-ALK

N

83

163

Réponses (%)

60 (72)

92 (57)

Stabilité (%)

14 (17)

29 (18)

PFS à 12 mois (%)

62

27

Médiane de survie (mois)

NA

16,7

Survie à 12 mois (%)

83

67

Les taux de réponse des 124 patients qui avaient des métastases cérébrales étaient identiques à ceux de l’ensemble de la population.

La durée médiane d’exposition au ceritinib de l’ensemble des patients était de 38 semaines.

Les 5 principales toxicités de grade 1-2 et 3 étaient respectivement : la diarrhée (80%,15%), les nausées (77%, 6%), les vomissements (57%, 4%), la fatigue (38%, 12%) et les douleurs abdominales (37%, 1%). Aucune de ces toxicités n’atteignait le grade 4.

Parmi les pneumopathies observées, 1 était de grade 1, 6 de grade 3 et 1 de grade 4.

Deux décès ont été imputés au traitement dont une pneumopathie interstitielle diffuse.

Ces résultats confirment les données précédentes  en montrant que le ceritinib présente une activité importante et durable, que les patients aient ou non reçu un anti-ALK et qu’ils aient ou non des métastases cérébrales.  Il reste maintenant à situer à quel moment ce médicament doit être prescrit.  Doit-il être réservé aux échecs du  crizotinib ou deviendra-t-il une alternative à celui-ci surtout chez les patients qui ont des métastases cérébrales ?  Comment le situer par rapport à l’alectinib qui semble avoir une activité au moins identique (cliquer ici) ?

Reference

Activity and safety of ceritinib in patients with ALK-rearranged non-small-cell lung cancer (ASCEND-1): updated results from the multicentre, open-label, phase 1 trial.

Kim DW, Mehra R, Tan DS, Felip E, Chow LQ, Camidge DR, Vansteenkiste J, Sharma S, De Pas T, Riely GJ, Solomon BJ, Wolf J, Thomas M, Schuler M, Liu G, Santoro A, Sutradhar S, Li S, Szczudlo T, Yovine A, Shaw AT.

Lancet Oncol 2016; 17: 452–63

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