Cancer

Chez les mutés, faut-il poursuivre l’erlotinib à la progression ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2015

Thérapeutique ciblée

Faut-il arrêter les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR au moment de la progression ? C’est une question fréquemment abordée sur ce site et qui est à nouveau posée par cette étude réalisée à partir de 92  patients de 3 essais cliniques dans lesquels l’erlotinib a été administré en première ligne. Ces patients devaient avoir progressé et avoir un statut EGFR déterminé : 42 avaient une mutation activatrice de l’EGFR et 50 n’en avaient pas.

La vitesse de progression des patients qui n’avaient pas de mutation était supérieure à celle des patients qui en avaient (0,5 vs 0,2 cm/mois) et la durée médiane de survie post-progression était plus longue chez les mutés (18,1, vs 9,9 mois), sans que cette différence n’atteigne la significativité.

Le temps de changement du traitement après que la progression soit constatée était significativement plus long chez les patients présentant une mutation (3,2 vs 0,6 mois), et pourtant un pourcentage supérieur de patients sont décédés avant de commencer le traitement chez les non mutés que chez les mutés (32 vs 14%). L’adjonction d’un traitement local pendant cette période a été réalisée chez 23% des patients sans différence entre les mutés et non mutés.

Vingt huit des 42 patients mutés qui ont poursuivi l’erlotinib après le diagnostic de progression, l’ont continué pendant des durées variables, allant jusqu’à près de 5 ans. Après l’erlotinib, 46 des 42 patients ont reçu une chimiothérapie.

Cette étude confirme la faisabilité de la poursuite de l’erlotinib à la progression chez les patients qui ont un cancer bronchique non à petites cellules avec une mutation activatrice de l’EGFR. Elle ne démontre pas pour autant que cette attitude soit la meilleure. 

Reference

Delay of treatment change after objective progression on first-line erlotinib in epidermal growth factor receptor-mutant lung cancer.

Lo PC, Dahlberg SE, Nishino M, Johnson BE, Sequist LV, Jackman DM, Jänne PA, Oxnard GR.

Cancer 2015; 121 : 2570-7

46 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer