Journal of Thoracic Oncology

Chez des malades sélectionnés la survie des cN2/pN2 est supérieure à 35% à 5 ans

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2012

Traitement des stades III, Chirurgie

Le rôle de la chirurgie dans le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules de stade IIIA cN2/pN2 reste très controversé.

En 2010 un registre japonais rétrospectif a été créé à partir de 11 663 cancers provenant de 253 hôpitaux universitaires, réséqués en 2004 et pour le quel les données de survie à 5 ans ont été obtenues. Parmi ceux ci les patients cN2 et pN2 ont été extraits et leurs données ont été comparées à celles de deux autres populations similaires de 1994 et 1999. Parmi les 11 663 patients, 800 cas de cN2 ont été extraits dont seulement 436 étaient cN2/pN2 (235 n’avaient qu’une station ganglionnaire atteinte). La moyenne d’âge était de 65 ans et 40% des patients avaient plus de 70 ans. Plus de la moitié des patients avaient un adénocarcinome. Un quart des patients ont reçu une chimiothérapie ou une chimioradiothérapie préopératoire et un tiers une chimiothérapie adjuvante.

Il n’y a eu que 46 pneumonectomies. Les autres opérations étaient des lobectomies ou bilobectomies (n = 332), des résections limitées (n = 30), et des tho­racotomies exploratrices (n = 20).

La résection était complète dans 82% des cas.

Seize (3,6%) patients sont décédés dans le mois qui a suivi la chirurgie.

Le taux de  survie à 5 ans était de 30,1%, chiffre supérieur à la cohorte de 1994 (19,9%, p=0,0001) et de 1999 (24,5%, p = 0,04).

Les taux de survie des patients R0 étaient significativement supérieurs à ceux des patients R0 et R1. La survie des femmes était significativement supérieure (37 vs 27% à 5 ans). Les patients qui n’avaient qu’une station ganglionnaire atteinte avaient également une meilleure survie que ceux qui en avaient plusieurs (35,8 vs 22%, p =0,0053).

Ces chiffres intéressants sont à interpréter avec prudence car le fait que les patients cN2/pN2 ne représentent que 3,8% de l’ensemble des malades montrent que cette population de N2 est probablement assez sélectionnée. Cette hypothèse est d’autant plus probable que plus de la moitié des malades n’avaient qu’une station atteinte et 10% seulement ont bénéficié d’une pneumonectomie.

Il n’en reste pas moins que dans une population de N2 sélectionnée établie à partir d’un registre, la survie à 5 ans des formes qui n’ont qu’une station ganglionnaire atteinte est tout de même supérieure à 35%. Ceci démontre une fois de plus l’intérêt d’un bilan préopératoire rigoureux passant par l’échoendoscopie et de ne pas récuser la chirurgie les patients bien sélectionnés.

Reference

Surgical Outcome of Stage IIIA- cN2/pN2 Non-Small-Cell Lung Cancer Patients in Japanese Lung Cancer Registry Study in 2004.

Yoshino I, Yoshida S, Miyaoka E, Asamura H, Nomori H, Fujii Y, Nakanishi Y, Eguchi K, Mori M, Sawabata N, Okumura M, Yokoi K; for the Japanese Joint Committee of Lung Cancer Registration.

J Thorac Oncol. 2012; 7 : 850–855

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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