Annals of Oncology

Chez les KRAS mutés un inhibiteur de MEK ou du docétaxel en deuxième ligne ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2015

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Le trametinib est un inhibiteur oral de MEK 1/2 très sélectif pour lequel une activité a été démontrée sur des lignées cellulaires de cancers bronchiques non à petites cellules KRAS mutés. Des réponses avaient été observées lors d’une première étude clinique. De ce fait, cette étude industrielle de phase II a été menée pour comparer docetaxel à trametinib en deuxième ligne. L’objectif principal était la survie sans progression : les auteurs visaient à observer sous trametinib une réduction de 50% du risque de progression qui était obtenu sous docetaxel.

De septembre 2011 à juillet 2012, les patients ont été randomisés sur un mode 2/1, 89 ont reçu du trametinib et 45 du docetaxel. Tous sauf 5 étaient KRAS mutés. Les 5 autre avaient une mutation NRAS ou BRAF.

La durée médiane du traitement par trametinib à 2 mg per os, une fois par jour,  ou docetaxel 75 mg/m2 a été respectivement de 8,4 ou 10 semaines.

Lors de l’analyse intermédiaire qui était prévue, un comité indépendant, a conseillé de cesser les inclusions pour futilité : le HR sous trametinib était à 1,21 et le profil de toxicité n’était pas favorable.

Finalement, avec un suivi médian de 3,7 mois (0-11 mois), les résultats en terme d’efficacité et de toxicité ont été les suivants :

 

Trametinib

Docetaxel

HR

p

Efficacité

PFS (semaines)

12

11

1,14 (0,75-1,75)

0,51

Survie globale (mois)

8

NA

0,97 (0,52-1,83)

0,93

Réponses (%)

12

12

 

 

Toxicité de grade 3/4 (%)

Rash

6/3

0/0

 

 

Diarrhée

5/0

2/0

 

 

Nausées

1/0

0/0

 

 

Vomissements

2/0

2/0

 

 

Fatigue

3/0

2/0

 

 

Hypertension

9/0

0/0

 

 

Bien que cette étude soit négative, les auteurs continuent à penser que les inhibiteurs de MEK, et notamment le trametinib, ont toujours une place dans le développement des études destinées aux patients mutés KRAS, surtout en association avec :

-       la chimiothérapie : à l’ASCO 2013 une étude avait été rapportée  dans la quelle 22 patients mutés KRAS avaient été traités par trametinib et docetaxel. Il avait été observé 3 réponses partielles et 8 stabilités (J Clin Oncol 2013 ; 31 (suppl; abstr 8028). 

-       à la radiothérapie et une étude est en cours dans les stades III (NCT01912625) (https://clinicaltrials.gov).

-       Ou à plusieurs autres et plusieurs autres études sont en cours (https://clinicaltrials.gov).

Reference

A randomized phase II study of the MEK1/MEK2 inhibitor trametinib (GSK1120212) comparedwith docetaxel in KRAS-mutant advanced non-small-cell lung cancer (NSCLC)†.

Blumenschein GR Jr, Smit EF, Planchard D, Kim DW, Cadranel J, De Pas T, Dunphy F, Udud K, Ahn MJ, Hanna NH, Kim JH, Mazieres J, Kim SW, Baas P, Rappold E, Redhu S, Puski A, Wu FS, Jänne PA.

Ann Oncol 2015; 26 : 894-901

29 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer