Journal of Clinical Oncology

Peut-on améliorer la toxicité cutanée de l’erlotinib ? Un essai de phase III

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2015

Thérapeutique ciblée

Le Pan Canadian Rash Trial est un essai prospectif de phase III mené de 2008 à 2012 qui a été réalisé dans le but de définir le meilleur traitement pour la toxicité cutanée de l’erlotinib en deuxième ligne ou plus.

Les 150 patients de cette étude ont été randomisés en 3 groupes de 50 patients :

Bras 1 : traitement prophylactique par 100 mg de minocycline, 2 fois par jour, pendant 4 semaines per os,  commencé dès le J1 de l’erlotinib.

Bras 2 : traitement dès l’apparition du rash par un traitement adapté au grade cutané :

-       Grade 1 : traitement optionnel par administration locale de clindamycine et hydrocortisone,

-       Grade 2a ; traitement systématique par administration locale de clindamycine et hydrocortisone,

-     Grade 2b : traitement systématique par administration locale de clindamycine et hydrocortisone et minocycline, 2 fois par jour, pendant au moins 4 semaines,        

-       Grade 3 : arrêt une semaine de l’erlotinib et reprise à doses plus faibles avec le même traitement que pour les grades 2b.

Bras 3 : les patients de ce bras étaient traités uniquement si les symptômes étaient jugés intolérables ou en cas de grade 3.

Cette étude avait pour objectif de déterminer et de comparer l'incidence des toxicités de tous grades induits par l’erlotinib dans les trois bras thérapeutiques.

Résultats

Les caractéristiques des patients des trois groupes étaient réparties de façon identique.

L’incidence des rashs de tout grade a été identique dans les trois bras. En revanche, l’incidence des rashs de grade 3 était significativement différente :

-       entre les groupes 1 et 3 : 12 vs 28 %, p=0,045,

-       et entre les groupes 2 et 3 : 8 vs 28 %, p=0,009.

Le temps jusqu’au rash maximum était significativement plus longs entre le bras 1 et les bras 2 et 3 (17, 13 et 12 jours).

Pour les patients qui avaient un rash de grade 1 ou 2 la durée médiane de résolution du rash était de 133 jours pour le bras 1 et 92 et 98 dans les 2 autres. Pour ceux qui avaient un rash de grade 3, la durée médiane de résolution du rash était de 201 jours pour le bras 1, 76  dans le bras 2 et 54 dans le  bras 3. 

La durée médiane de traitement était de 3,6 mois dans le bras 1, 1,8 mois dans le bras 2 et 3.

Il n’y avait pas de différence significative de survie entre les trois bras.

Cette étude de démontre que le traitement prophylactique où le traitement débuté au début du rash ne diminuent pas la fréquence des rash mais diminuent tous deux la gravité de ceux-ci. Ces deux traitements sont donc deux options possibles. 

Reference

Pan Canadian Rash Trial: A Randomized Phase III Trial Evaluating the Impact of a Prophylactic Skin Treatment Regimen on Epidermal Growth Factor Receptor-Tyrosine Kinase Inhibitor-Induced Skin Toxicities in Patients With Metastatic Lung Cancer.

Melosky B, Anderson H, Burkes RL, Chu Q, Hao D, Ho V, Ho C, Lam W, Lee CW, Leighl NB, Murray N, Sun S, Winston R, Laskin JJ.

J Clin Oncol. 2015. Epub ahead of print

54 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer