Annals of Oncology

Chez quels malades rechercher particulièrement la dépression au cours d’un cancer broncho-pulmonaire ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2012

Qualité de vie / Soins palliatifs

Un certain nombre d’études ont cherché à corréler la survenue d’une dépression au cours d’un cancer broncho-pulmonaire avec des facteurs « organiques » tels que l’extension de la maladie, le PS, l’âge ou le sexe, le statut marital ou professionnel, l’état des symptômes etc …

Cette étude est plus centrée sur les facteurs psychologiques étudiés dans une grande Database japonaise de plus de 1600 patients consécutifs parmi les quels 1334, ayant répondu au questionnaire, ont pu être inclus.

Le diagnostic de dépression a été porté sur l’HADS (Hospital Anxiety and Depression Scale). La réponse à chacune des 7 questions de l’échelle de dépression est cotée sur une échelle de 0 à 3 et un score >11 définit la dépression (voir traduction française de cette échelle sur : http://www.e-cancer.fr/dmdocuments/Questionnaire%20HADS.pdf).

Cent soixante cinq/1334 (12,4%) participants ont été jugés déprimés.

Lors d’une première analyse les patients étaient séparés en 2 groupes, déprimés et non déprimés, et comparés par des tests simples (χ2, Mann–Whitney U, et t-tests). Par rapport au groupe des patients non déprimés,  les déprimés avaient un cancer de stade plus avancé, un PS plus élevé et avaient plus de symptômes. En revanche, le type de cancer, l’âge, le sexe, le BMI, le statut marital, l’existence ou non d’un confident, le fait de travailler ou non et le niveau d’éducation n’avaient pas de lien avec la dépression. La consommation d’alcool et de tabac n’intervenait pas non plus.

Enfin le groupe des déprimés avaient des scores de combativité plus faibles et des scores de désespoir et d’anxiété plus élevés. Ils étaient également plus fréquemment introvertis et névrosés.

En analysant les données par un test de régression logistique binaire un risque élevé de dépression est fortement associé  aux caractéristiques de la personnalité (névrose, faible esprit combatif, anxiété, désepoir etc) et en revanche peu lié aux variables cliniques.

Rien donc de très inattendu dans cette étude à la quelle on peut reprocher d’être exclusivement basée sur un questionnaire mais qui a toutefois le mérite de montrer que la dépression est présente chez plus de 10% des malades et qu’il faut donc la rechercher . Cette recherche doit préférentiellement être effectuée chez des patients ayant un profil psychologique précis (manque de combativité, désespoir, anxiété, névrose) et non pour certains stades ou certaines caractéristiques de la maladie cancéreuse. 

Reference

Clinical biopsychosocial risk factors for depression in lung cancer patients: a comprehensive analysis using data from the Lung Cancer Database Project.

Shimizu K, Nakaya N, Saito-Nakaya K, Akechi T, Yamada Y, Fujimori M, Ogawa A, Fujisawa D, Goto K, Iwasaki M, Tsugane S, Uchitomi Y.

Ann Oncol 2012; 23 : 1973-9. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer