European Respiratory Journal

Chimioradiothérapie chez les sujets de plus de 65 ans atteints de tumeurs de petit volume non opérables.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2012

Radiothérapie / Radiofréquence

Cette étude a été menée à partir de la célèbre SEER database américaine dans le but de comparer chez des patients atteints de cancers localisés inopérables radiothérapie à chimioradiothérapie. Ce travail a porté sur 3006 patients âgés de plus de 65 ans atteints de cancers bronchiques non à petites cellules de stades I et II et diagnostiqués entre 1992 et 2005. Parmi ceux ci, 2222 ont reçu une radiothérapie exclusive et 784 une chimioradiothérapie. Les patients traités par traitement combiné étaient significativement plus jeunes, ils avaient significativement moins de comorbidités mais plus de tumeurs volumineuses et de stades II.

En analyse de survie non ajustée, la survie était significativement meilleure chez les patients qui ont reçu une chimioradiothérapie. De même sur un modèle de Cox, la survie des patients qui ont eu une chimioradiothérapie était significativement augmentée (HR : 0.85, 95% CI 0.78–0.94).

Les techniques de radiothérapie étaient classées en 3 groupes selon la façon selon la quelle la radiothérapie était planifiée qualifiés de simples (unidimensionnelle), intermédiaires (bidimensionnelle) ou complexes tridimensionnelle). Seuls ont été inclus dans l’étude les patients ayant reçu une radiothérapie intermédiaire ou complexe.

L’augmentation de la survie a été observée :

  • chez tous les patients de stade I et II qu’ils aient reçu une radiothérapie intermédiaire ou complexe.
  • Mais, pour les stades I, uniquement chez les patients qui avaient reçu une radiothérapie intermédiaire, ceux qui avaient reçu une radiothérapie complexe ne tirant pas de bénéfice de l’addition d’une chimiothérapie.

Cette étude faite à partir d’un registre a le mérite de renseigner sur les résultats observés chez les malades de la « vraie vie ». En revanche, elle a le défaut de toutes les études faites à partir d’un registre : les populations qui ont reçu une chimioradiothérapie sont vraisemblablement plus sélectionnées que celles qui ont reçues une chimioradiothérapie, de même que les radiothérapies planifiées en tridimensionnelle sont peut être plus fréquemment administrées aux patients qui ont les tumeurs de plus petit volume, donc de meilleur pronostic.

Ces résultats sont donc à prendre avec beaucoup plus de réserve que s’ils étaient issus d’une étude randomisée prospective. Seules des études de ce type en effet permettraient de définir chez les sujets âgés, mais même chez tous, la place de la chimiothérapie en addition d’une radiothérapie stéréotaxique pour une tumeur de petit volume.

Reference

Radiotherapy and chemotherapy for elderly patients with stage I-II unresected lung cancer.

Wisnivesky JP, Bonomi M, Lurslurchachai L, Mhango G, Halm EA.

Eur Respir J 2012; 40 : 957-64. 

24 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer