Cryoablation des métastases pulmonaires : une étude prospective multicentrique.

Voici une étude sur la cryoablation des tumeurs pulmonaires, qui porte  sur le traitement des métastases.

Cette étude prospective a été menée sur un an dans 4 centres, un centre européen à Gustave Roussy, dirigé par Thierry de Baere qui est le premier signataire de ce travail et 3 centres américains. Les objectifs de ce travail sont d’évaluer l’efficacité de cette technique.

Les patients inclus devaient avoir une maladie métastatique, un PS ≤ 2 et au maximum 3 métastases unilatérales ou 5 bilatérales, la plus grosse ne devant pas excéder 3,5cm. Ils ne devaient pas avoir moins de 50 000 plaquettes et de 1000 leucocytes et ne devaient pas avoir de signes d’infection.

Pendant l’année qu’a duré l’essai, 40 patients ont eu l’ablation de 60 métastases en 48 sessions. Le cancer primitif était le plus souvent colo-rectal, puis rénal etc. Les ¾ des patients ont eu un traitement local d’autres métastases pulmonaires mais jamais des lésions traitées en cryothérapie. Sept patients recevaient en même temps une chimiothérapie. Trois des tumeurs avaient un contact pleural.

Il y a eu 1,6 cryoablations par procédure (plusieurs traitements n’étaient autorisés que dans les tumeurs unilatérales). Les modalités  techniques sont accessibles dans l’article. 

Les données d’efficacité disponibles ne concernent malheureusement pas tous les malades mais respectivement à 6 et 12 mois que 58 et 52 des 60 métastases traitées. A un an, il y avait près de 95% de contrôles de la maladie avec respectivement 21%, 48% et 25% de réponses complètes, réponses partielles et 25% de stabilisation. A un an le taux de survie spécifique était de 100% et celui de survie globale de 97,5%.

Un pneumothorax nécessitant un drainage est survenu au cours de 9 des 48 procédures (18,8%). Lors du suivi, 3 événements de grade 3 sont survenus (un pneumothorax nécessitant une symphyse, une douleur thoracique non cardiaque et une thrombose d’une fistule artério-veineuse). Il n’y a pas eu d’événement de grade 4 ou 5.

Cette étude prospective multicentrique ne porte pas sur un effectif important mais elle suffit pour confirmer que la cryothérapie est l’un des traitements des malades qui ont peu de métastases de petit volume du cancer du colon, mais aussi d’autres organes (rein, sarcome etc). Elle ne permet pas en revanche de préciser comment ce traitement doit s’articuler avec d’autres traitements « locaux » tels que la chirurgie et la radiothérapie. Rappelons enfin que pour bien poser l’indication de ces traitements locaux, il est en général conseillé de se donner un petit temps d’observation pour vérifier que n’apparaissent pas d’autres métastases.