The Journal of thoracic and cardiovascular surgery

Chimioradiothérapie pré-opératoire des cancers bronchiques non à petites cellules N2 : une étude de registre nord-américaine.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2015

Traitement péri-opératoire, Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

Il y a quelques mois nous analysions une étude de phase III randomisée du groupe suisse SAKK (http://www.biblio.ifct.fr/contributions/faut-il-traiter-les-cbnpc-n2-operables-par-une-chimiotherapie-et-une-radiotherapie-pre) dans laquelle les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIA/N2 prouvé avaient été randomisés en chimiothérapie ou chimioradiothérapie d’induction suivies de chirurgie. Cette étude confirmait la faisabilité de la chimioradiothérapie mais ne montrait pas une meilleure efficacité ce celle-ci et rejoignait donc les conclusions de l’autre étude de phase III, également menée en Allemagne (http://www.thelancet.com/pdfs/journals/lanonc/PIIS1470-2045(08)70156-6.pdf).

Bien que ces données soient issues de deux études de phase III, elles n’ont pas suffi à modifier les pratiques américaines puisque 50% des équipes institutionnelles des USA ont encore recours à la chimioradiothérapie pré-opératoire.

Cette étude rétrospective a été réalisée à partir de la National Cancer Data Base qui inclue environ 70% des cas de cancers diagnostiqués aux USA. Dans cette base de données ont été identifiés les dossiers des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules cT1-3 N2 M0 diagnostiqués entre 2003 et 2006. L’objectif principal était la détermination de la survie globale.

Pendant cette période, 1362 patients ont été diagnostiqués avec un cancer de ce stade et ont été traités par lobectomie ou pneumonectomie après chimioradiothérapie (n=834) ou chimiothérapie (n=528) d’induction.

Les caractéristiques des patients des deux groupes n’étaient pas réparties de façon identique : les patients traités par chimioradiothérapie étaient plus jeunes, avaient une tumeur plus étendue et ont plus souvent subi une pneumonectomie.

Un downstaging T et N était plus fréquemment obtenu avec la chimioradiothérapie.

Avec un suivi médian de 6,6 ans, il n’y avait aucune différence significative de survie : la chimioradiothérapie n’améliorait pas significativement la survie globale (HR : 1,03; 95%  CI, 0,89-1,18; p = 0,73) et les taux de survie à 5 ans ne différaient pas (41,4% vs 41%).

Dans une analyse de sous groupes, restreinte aux seuls patients qui ont eu une lobectomie, cette absence de différence était également observée.

Après deux études randomisées de phase III et cette importante  étude de registre nord américaine,  il semble maintenant solidement acquis que le traitement d’induction de référence des patients présentant un cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIA-N2 opérable reste la chimiothérapie exclusive.

 

 

 

Reference

Adding radiation to induction chemotherapy does not improve survival of patients with operable clinical N2 non-small cell lung cancer.

Yang CF, Gulack BC, Gu L, Speicher PJ, Wang X, Harpole DH, Onaitis MW, D'Amico TA, Berry MF, Hartwig MG.

J Thorac Cardiovasc Surg 2015; 150 : 1484-93

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer