Lung Cancer

Chimioradiothérapie pré-opératoire des N2 : encore une étude rétrospective.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2016

Traitement péri-opératoire, Radiothérapie / Radiofréquence, Chirurgie

La chimioradiothérapie pré-opératoire et faisable mais sa supériorité en terme de survie n’a pu être démontrée par deux études randomisées allemande (cliquer ici)  et suisse (cliquer ici) ni par une étude de registre de la SEER database (cliquer ici).

Dans l’institution coréenne qui signe cette étude rétrospective la chimioradiothérapie préopératoire est depuis longtemps le traitement de référence et cette étude rétrospective qui porte sur une période de 16 ans, de 1997 à 2013 a le but d’évaluer ce traitement sur une longue période.

Les malades inclus devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules histologiquement prouvé et une atteinte N2 prouvée par histologie ou cytologie. Ils devaient avoir reçu une chimioradiothérapie conforme aux doses prévues et avoir une résection complète.

Le traitement comportait :

  • une radiothérapie à 44-45 Gy avec des fractions de 1,8-2 Gy pendant 5 semaines,
  • une chimiothérapie par cisplatine ou carboplatine et etoposide puis docetaxel ou paclitaxel.

Sur 664 patients retenus pour cette étude rétrospective, 22 n’ont pas reçu le traitement néo-adjuvant qui était prévu et 68 n’on pas pu bénéficier d’une chirurgie curative, c’est donc finalement sur 574 patients qu’a porté cette étude rétrospective. Leur âge moyen était de 58,8 mois et plus des ¾ étaient de sexe masculin. Plus du tiers présentaient un cancer épidermoïde, et autour de 90% un cancer de stade T1 ou T2.   Les ¾ présentaient une atteinte d’une seule chaine ganglionnaire.

Résultats

La majorité des patients (73%) ont été opérés par lobectomie et bilobectomies (9,4%). Seulement 13% ont du avoir une pneumonectomie et les derniers une résection limitée.

A l’issue de la chirurgie :

  • Des complications post-opératoires sont survenues chez 35% des patients et la mortalité post-opératoire était de 3,7%. Les complications de façon attendue étaient plus fréquentes après les pneumonectomies.
  • Trente et un patients (5%) avaient un résidu tumoral microscopique (R1).
  • Une réponse complète pathologique a été observée chez 13% des patients.
  • Plus de la moitié étaient classés pN0 (40%) ou pN1 (13%). Les autres restaient pN2.
  • Un traitement adjuvant par chimiothérapie, radiothérapie ou chimioradiothérapie a été administré chez 57% des patients.

Avec un suivi médian de 3 ans, la durée médiane de survie a été de 56 mois et le taux de survie à cinq ans de 48 %. La durée de survie était très influencée par les données de l’examen post-opératoire, tant par le pT que par le pN. Les récidives survenaient essentiellement à distance dans plus de trois quarts des cas. L’âge élevée, le stade pathologique, la persistance d’une atteinte ganglionnaire N2, le fait d’avoir un cancer à grande cellule, la réalisation d’une pneumonectomie et la proximité à moins de 5 mm ou l’envahissement des marges de résection étaient des facteurs de mauvais pronostic.

Il y a de nombreuses années que ce type d’études donne envie de proposer une chimioradiothérapie aux patients N2. Néanmoins ces résultats, comme ceux de toutes les études rétrospectives doivent être interprétés avec prudence. Il agit de patients jeunes, vraisemblablement très sélectionnés, et qui n’ont en général qu’une seule chaîne ganglionnaire envahie. De plus, ont été retirés de cette série, les patients qui n’avaient pas reçu le traitement prévu est ceux chez lesquels l’intervention était jugée non curative.

Il est probable donc que certains patients bénéficient de cette trithérapie mais ce n’est certainement pas, et de loin, le cas de tous les malades.

 

 

 

Reference

Outcomes of neoadjuvant concurrent chemoradiotherapy followed by surgery for non-small-cell lung cancer with N2 disease.

Kim HK, Cho JH, Choi YS, Zo JI, Shim YM, Park K, Ahn MJ, Ahn YC, Kim K, Kim J.

Lung Cancer 2016; 96 : 56-62.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer