Journal of Thoracic Oncology

Chimiothérapie et Necitumumab dans l’essai SQUIRE : un effet bénéfique significatif sur la qualité de vie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2016

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, Qualité de vie / Soins palliatifs

Le necitumumab est un anticorps monoclonal de seconde génération, de type IgG1, qui cible EGFR et qui avait démontré son intérêt en association avec une chimiothérapie (cisplatine/gemcitabine) en premiere ligne dans l’étude SQUIRE (étude de phase III contre placebo qui retrouvait une amélioration de la survie dans le bras chimitohérapie+necitumumab par rapport aux patients traités par chimiothérapie seule) (cliquer ici).

L’article rapporté ce jour (concerne la tolérance du traitement et l’analyse de la qualité de vie des patients. Au total, 1093 patients étaient randomisés dans l’essai. L’analyse de la qualité de vie est faite par le performans status ECOG, l’echelle « Lung Cancer Symptom Scale » (LCSS), et le questionnaire European Quality of Life Five-Dimensions (EQ-5D).  Les patients des deux bras remplissaient les questionnaires à l’inclusion puis tous les deux cycles, qu’il s’agisse de la période de traitement initial ou de la maintenance. L’évaluation de la tolérance est faite par l’analyse de l’exposition au traitement, le pourcentage de patients qui continuent le traitement, la survenue d’effets secondaires, et les arrêts de traitement pour toxicité.

Au total, 55% des patients ont reçu le 6 cycles de chimiothérapie dans le bras necitumumab versus 48% dans le bras chimiothérapie seule. Le nombre maximal de cycles de necitumumab administré en maintenance était de 45. Durant la phase de chimiothérapie, 68% et 62% des patients ont présenté des effets secondaires de grade 3/4 respectivement dans les bras avec et sans necitumumab, n’amenant pas de différence en terme d’arrêts de traitement pour toxicités (respectivement 25 et 28%). Les toxicités de grades 4 les plus fréquentes sont survenues durant la phase de traitement avec chimiothérapie et étaient représentées par les neutropénies et les thrombocytopénies, sans différence significative entre les deux bras.

En terme de PS, la plupart des patients maintiennent leur PS au cours des 6 cycles initiaux. L’évolution des scores symptômes sur les échelles de qualité de vie était significativement différente pour les patients ayant un score de sévérité initial >60, avec un temps de dégradation de la douleur (médiane 16.6 versus 5.7 mois) et de la dyspnée (médiane 9.3 versus 5.7 mois) dans le bras avec necitumumab comparés au bras sans necitumumab. Il est par ailleurs intéressant de constater que c’est ce groupe de patients ayant un score de sévérité à plus de 60 à l’inclusion, qui tire le plus de bénéfice en terme de survie de l’ajout du necitumumab avec un HR 0.67 (p < 0.001) contre 1.06 (p =0.547) pour les patients dont le score de sévérité initial était de moins de 60.

Le bénéfice en survie apporté par le nécitimumab dans l’essai SQUIRE ne se fait donc pas au prix d’une toxicité importante ni d’une dégradation de la qualité de vie. Il semble être encore plus intéressant lorsque les patients sont d’emblée très symptomatiques.

 

Reference

The Effect of Necitumumab in Combination with Gemcitabine plus Cisplatin on Tolerability and on Quality of Life: Results from the Phase 3 SQUIRE Trial.

Reck M, Socinski MA, Luft A, Szczęsna A, Dediu M, Ramlau R, Losonczy G, Molinier O, Schumann C, Gralla RJ, Bonomi P, Brown J, Soldatenkova V, Chouaki N, Obasaju C, Peterson P, Thatcher N.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 808-18

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