Journal of Clinical Oncology

Comment gérer les relations difficiles avec les familles des patients qui ont un cancer avancé ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2016

Qualité de vie / Soins palliatifs

L’objet de l’étude rapportée ici est la gestion de l’accompagnement du patient et le deuil  dans les familles « dysfonctionnantes » et la façon dont les soignants devraient tenter d’apporter leur aide.

Pour évaluer l’apport d’une prise en charge globale et spécifique, les auteurs ont classé les familles à problème en 3 catégories : les familles à faible niveau de communication, les familles à faible niveau d’implication et les familles avec conflits. Les patients étaient le plus souvent des adultes d’âge moyen et les familles constituées d’adultes jeunes. Au total, 1488 patients ou apparentés, du Memorial Sloan Kettering et de 3 autres centres de soins ont été screenés, permettant d’inclure dans l’étude 170 familles. On voit déjà ici les premières limites car 7% des familles ont refusé de participer car elles ne souhaitaient pas se réunir.  Les familles volontaires pour participer étaient alors randomisées pour recevoir soit une prise en charge standard habituelle, soit 6 séances de thérapie familiale, soit 10 séances de cette même thérapie. Les séances consistaient pour les familles à parler de la maladie de leur proche, et pour le thérapeute à évaluer la communication, la cohésion, la capacité à résoudre les conflits, etc…Le suivi des individus se prolongeait à 6 mois, 13 mois, et après le décès du patient. L’effet de la thérapie était évalué sur l’évolution des symptômes de dépression et des plaintes « complexes ».

Sans surprise,  la prise en charge intensive améliore le vécu de la maladie dans les familles à faible niveau de communication  et dans les familles avec conflits. En revanche elle est sans effet dans les familles désinvesties. Il semble que dans ces familles, la prise de distance avec le patient constitue le mécanisme de défense principal et que les séances de thérapie n’y changent rien. Pour les autres types de familles, 10 séances sont plus bénéfiques que 6.

Les auteurs concluent qu’une prise en charge familiale est indispensable pour les familles dont on peut penser qu’elles en tireront un bénéfice, car 20% des deuils génèrent des conséquences morbides.

Reference

Randomized Controlled Trial of Family Therapy in Advanced Cancer Continued Into Bereavement.

Kissane DW, Zaider TI, Li Y, Hichenberg S, Schuler T, Lederberg M, Lavelle L, Loeb R, Del Gaudio F.

J Clin Oncol 2016  ; 34 : 1921-7. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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