European Respiratory Journal

Comment identifier les causes des IRA chez les patients présentant une affection maligne ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2013

Soins intensifs

L’équipe que dirige à l’hôpital Saint-Louis de Paris Elie Azoulay a proposé antérieurement un examen standardisé destiné à identifier les causes des insuffisances respiratoires aigues (IRA) chez un patient présentant un cancer, ce sont les 6 critères DIRECT résumés ci dessous :

D

Délai entre le début du cancer ou la transplantation de cellules souches, et délais depuis le début des symptômes et depuis celui de l’antibiothérapie

I

Immunodéficience

R

Radiographie

E

Expérience et connaissance des données de la littérature

C

Clinique (évolution sous antibiotiques)

T

Tomodensitométrie

Le but de ce travail rétrospectif réalisé à partir d’une base de donnée est d’évaluer l’utilité de ces critères. Les patients sans diagnostics étiologiques précis ou ayant  une co-infection documentée par des bactéries et un pathogène opportuniste étaient exclus.

En 9 ans, 424 patients dont l’IRA avait une cause déterminée ont pu être inclus :

-       Parmi ceux-ci, 33% avaient un syndrome lymphoprolifératif, 26% une leucémie aigue, 11% un myélome, 14% une transplantation médullaire allogénique et seulement 15% une tumeur solide.

-       201 avaient une pneumonie bactérienne. Ce diagnostic était plus probable en cas de tumeur solide ou myélome, de neutropénie, de début rapide, d’état de choc, de signes cliniques ou radiologiques unilatéraux.

-       131 avaient une pneumopathie opportuniste. Les antécédents  d’hémopathie ou de transplantation médullaire ou l’utilisation de corticoïdes étaient en faveur de ce diagnostic.

-       et 92 étaient de cause non infectieuse, ce diagnostic était surtout lié aux leucémies aigues.

Il faut remarquer que cette étude comporte beaucoup de patients d’hématologie et très peu présentant des tumeurs solides. Elle confirme l’intérêt de ces critères pour cette population. Les auteurs pensent que ces liens sont suffisamment forts pour permettre l’élaboration d’un algorithme décisionnel basé sur ces critères. 

 

Reference

Clinical assessment for identifying causes of acute respiratory failure in cancer patients.

Schnell D, Mayaux J, Lambert J, Roux A, Moreau AS, Zafrani L, Canet E, Lemiale V, Darmon M, Azoulay E.

Eur Respir J 2013; 42 : 435-43

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer