Lung Cancer

Comment traiter les récidives après chirurgie et chimiothérapie péri-opératoire ? Un essai de l’IFCT

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2015

Traitement des stades IV, Traitement péri-opératoire

Comment faut-il traiter les patients qui rechutent après avoir reçu une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante ? Par une bithérapie incluant du platine en considérant qu’il s’agit d’une première ligne ? Ou par une monothérapie comme une deuxième ligne ? C’est la question originale qu’a posé Denis Moro-Sibillot en concevant cet essai de l’IFCT il y a plus de 8 ans. Les patients étaient randomisés entre :

-       un bras standard par docetaxel à 75 mg/m2 en monothérapie,

-       et un bras expérimental par cisplatine à 75 mg/m2 ou carboplatine AUC 5 et docetaxel à 75 mg/m2.

A l’époque cet essai de phase III dont l’objectif principal était la PFS devait inclure 300 patients pour montrer une augmentation de la PFS de 3 à 4,5 mois.

Malheureusement, malgré la collaboration active de 33 centres,   les inclusions dans cette étude ont été très lentes probablement parce que  beaucoup de récidives étaient accessibles à un traitement locorégional par radiothérapie ou chirurgie. De ce fait l’étude a été interrompue après 5 ans d’inclusion  à 88 patients.

Avec un suivi médian de 34 mois, une augmentation non significative de la PFS était constatée dans le bras expérimental (HR : 0,71, 95% CI : 0,45-1,1, p=0,15). La PFS médiane était à 8 mois versus 5,6 mois.

Le taux de réponse était également significativement augmenté (54 vs 13%).

Enfin la survie était également augmentée de façon non significative (16 vs 12,4 mois).  La qualité de vie n’était pas significativement détériorée par la bithérapie.  La toxicité hématologique était augmentée mais de façon non significative. Il n’a pas été observé de toxicité rénale.

Cette étude n’a malheureusement pas eu les effectifs suffisants pour faire la démonstration d’un bénéfice significatif de la bithérapie. On peut en retenir cependant que les patients qui ont reçu une chimiothérapie périopératoire, peuvent, lorsqu’ils récidivent, recevoir, comme les patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques, une bithérapie sans toxicités excessives. Souvent d’ailleurs les critères d’inclusion des essais de première ligne autorisent leur inclusion.

Reference

Non-small cell lung cancer recurrence following surgery and perioperative chemotherapy: Comparison of two chemotherapy regimens (IFCT-0702: A randomized phase 3 final results study).

Moro-Sibilot D, Audigier-Valette C, Merle P, Quoix E, Souquet PJ, Barlesi F, Chouaid C, Molinier O, Bennouna J, Lavolé A, Mazières J, Toffart AC, Langlais A, Morin F, Zalcman G.

Lung Cancer 2015; 89 : 139-45

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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