The Journal of thoracic and cardiovascular surgery

La survie à 5 ans ne résume pas tout

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2012

Traitement des stades IV, Traitement péri-opératoire, Méthodologie / Essais thérapeutiques, Traitement des stades III, Chirurgie

La survie à 5 ans est elle un bon marqueur de guérison des cancers bronchiques non à petites cellules ou faut-il exiger des délais plus lointains, à 10 ans par exemple, comme certains le préconisent ?

Pour répondre à cette question les auteurs de cette étude ont interrogé la célèbre SEER database du NCI en recherchant les données de longue survie des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules et survivants à au moins 5 ans.

Au total 31 206 patients avaient les critères d’inclusion. Leur âge médian était de 66 ans, 48,4% étaient des hommes, 50,8% étaient des hommes, 51% avaient un adénocarcinome et 30% un épidermoïde.

La première information intéressante est que tous n’avaient pas un stade précoce puisque la répartition par stade était la suivante : stade I, 70%, stade II 5%, Stade III 20% (dont 2/3 de stades IIIB) et stade IV 5%. Tous n’avaient pas eu non plus de chirurgie curative, puisque 15% n’en avaient pas eu.

Survie globale.

Les chiffres de survie globale jusqu’à 18 ans sont indiqués ci dessous.

 

Survie à 10 ans (%)

À 15 ans (%)

À 18 ans (%)

Survie globale

55,4

33,1

24,3

Survie spécifique

76,6

65,4

59,4

 

En ce qui concerne la survie globale, des différences significatives ont été retrouvées concernant l’âge, le sexe, la taille tumorale, le statut ganglionnaire, la présence de métastases, l’histologie, le stade et le type de chirurgie. En analyse multivariée, l’âge, le sexe, l’histologie, le type d’intervention et le statut ganglionnaire sont pronostiques.

Survie spécifique.

Les chiffres de survie spécifique sont indiqués ci-dessus. En analyse univariée, on retrouve à peu près les mêmes facteurs significativement liés au  pronostic.  En analyse multivariée, l’âge, l’histologie, le type de chirurgie et le statut ganglionnaire sont également pronostiques.

Ces données montrent qu’après 5 ans beaucoup de décès sont encore liés au cancer broncho-pulmonaire. On ne sait pas bien s’il s’agit de métastases tardives, voire très tardives ou s’il ne s’agit pas plutôt de nouveaux cancers broncho-pulmonaires. Quoiqu’il en soit, ces chiffres doivent nous faire revoir nos critères de jugement et nous incitent à davantage regarder les longues survies dans les essais thérapeutiques. 

Reference

Five-year survival does not equal cure in non-small cell lung cancer: A Surveillance, Epidemiology, and End Results-based analysis of variables affecting 10- to 18-year survival.

Hubbard MO, Fu P, Margevicius S, Dowlati A, Linden PA.

J Thorac Cardiovasc Surg 2012; 143 : 1307-13.

66 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer