Journal of Thoracic Oncology

Compléter une pneumonectomie après une première intervention

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2012

Chirurgie

Réintervenir sur un thorax déjà opéré est un geste qui a une assez mauvaise réputation et notamment compléter une pneumonectomie est un geste qui a la réputation d’avoir une mortalité et une morbidité plus élevée qu’une pneumonectomie d’emblée.

Cette étude rétrospective lyonnaise porte sur tous les cas observés entre 1995 et 2009 pours les quels au moins une des deux interventions étaient effectuées pour un cancer. Quarante six répondent à ces critères.

Le plus souvent il s’agissait d’adénocarcinomes, de petite taille 3 fois sur 4  et sans atteinte ganglionnaire 4 fois sur 5.

Six (13%) des patients sont décédés dans les 30 jours, 2 de fistules broncho-pleurales, 2 d’insuffisance respiratoire et de de causes indéterminée. Un septième décès par fistule broncho-pleurale également est survenu dans les 3 mois post-opératoire (15,2%). Trois autres fistules non léthales sont également survenues.

Avec un suivi médian de 46,5 mois, la médiane de survie calculée  à partir de la 2éme intervention était de 30 mois et 47% des patients étaient vivants à 5 ans.

Parmi les 15 patients en vie à la fin de l’étude, 11 étaient indemnes de récidive.

En analyse multivariée les facteurs associés à la mortalité post-opératoire étaient : l’existence d’une complication pulmonaire, la survenue d’une fistule, un nombre de complications post-opératoires supérieur à 2 et le fait que la deuxième intervention porte sur un lobe inférieur.

Et toujours en analyse multivariée, l’âge supérieur à 65 ans, le tabagisme actif, et la survenue d’une insuffisance respiratoire ou cardiaque post-opératoires ou de complications pariétales chirurgicales représentaient des facteurs pronostiques défavorables.

Ces interventions présentent donc bien un excès de risque par rapport aux pneumonectomies habituelles.  Elles doivent néanmoins être systématiquement discutées car elles permettent environ une fois sur trois d’observer de longues survies.

Reference

Completion pneumonectomy in patients with cancer: postoperative survival and mortality factors.

Tabutin M, Couraud S, Guibert B, Mulsant P, Souquet PJ, Tronc F.

J Thorac Oncol 2012;7 : 1556-62.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer