New England Journal of Medicine

Crizotinib ou chimiothérapie en deuxième ligne de traitement : l’étude PROFILE 1007

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2013

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Cette étude de phase III randomisée a promotion industrielle a été menée chez 347 patients présentant un cancer bronchique non à petites cellules de stade métastatique ou localement avancé déjà traité par une ligne de chimiothérapie comprenant un sel de platine et un réarrangement ALK vérifié de façon centralisée. 

Le crizotinib (250 mg, 2 fois par jour) était comparé en deuxième ligne à une chimiothérapie soit par pemetrexed (500 mg/m2) soit par docetaxel (75 mg/m2) toutes les 3 semaines. L’objectif principal était la survie sans progression.

Résultats

Au total 173 patients ont été inclus dans le groupe crizotinib et 174 dans le groupe chimiothérapie. Les caractéristiques d’âge, de sexe, d’origine ethnique et de tabagisme étaient comparables dans les deux bras. Autour de 95 % des patients avaient un adénocarcinome.

La survie sans progression  médiane était de 7,7 mois dans le bras crizotinib et de 3 mois dans le bras chimiothérapie et les taux de réponse étaient de 65% avec le crizotinib versus seulement 20% avec la chimiothérapie.

Il n’y avait pas de différence significative de survie : le HR de décès dans le groupe crizotinib était de 1,02; 95% CI, 0,68 to 1,54; P = 0,54).

Les effets adverses rapportés avec le crizotinib étaient des troubles visuels, et digestifs.  Avec la chimiothérapie les effets les plus souvent rapportés  étaient la fatigue, l’alopécie  et la dyspnée.

Les symptômes et la qualité de vie étaient également significativement améliorés.

Cette étude de phase III est donc positive sur son objectif principal en démontrant clairement en deuxième ligne chez ces patient qui présentent une translocation ALK-EML4 une importante augmentation de la survie sans progression  qui est plus que doublée, mais aussi de la réponse, de la qualité de vie et des symptômes. L’analyse de la survie ne montre pas de différences, d’une part parce que les données n’étaient pas matures au moment de l’analyse, mais aussi du  fait d’un important crossover dans le bras chimiothérapie.

Reference

Crizotinib versus chemotherapy in advanced ALK-positive lung cancer.

Shaw AT1, Kim DW, Nakagawa K, Seto T, Crinó L, Ahn MJ, De Pas T, Besse B, Solomon BJ, Blackhall F, Wu YL, Thomas M, O'Byrne KJ, Moro-Sibilot D, Camidge DR, Mok T, Hirsh V, Riely GJ, Iyer S, Tassell V, Polli A, Wilner KD, Jänne PA.

N Engl J Med 2013; 368 : 2385-94.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer