Lancet oncology

Dabrafenib associé au Trametinib chez les patients ayant une mutation BRAFV600E qui n’ont pas reçu de chimiothérapie antérieure.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2017

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Nous avons déjà commenté sur ce site deux études de phase II coordonnées par David Planchard concernant présentant une mutation BRAF, en majorité BRAFV600E : la première concernait des patients antérieurement traités par chimiothérapie qui recevaient du Dabrafenib, un inhibiteur de BRAF,  en monothérapie (cliquer ici). La seconde qui faisait partie de la même étude multicentrique de phase II s’intéressait à des patients  également antérieurement traités par chimiothérapie qui recevaient du Dabrafenib associé au Trametinib, un inhibiteur de MEK,  (cliquer ici).

La troisième cohorte qui fait l’objet de cette publication sous presse depuis quelques jours dans le Lancet Oncology, est justifiée par les résultats très intéressants de la deuxième publication faisant état, chez des patients antérieurement traités d’un taux de réponse supérieur à 60% et d’une survie sans progression de 9,7 mois. Cette cohorte s’intéresse cette fois à des patients de PS ≤2, atteints de cancers bronchiques non à petites cellules présentant une mutation BRAFV600E  et non antérieurement traités par chimiothérapie.

Il s’agit toujours d’une étude de phase II, multicentrique, internationale et à promotion industrielle. Les patients recevaient du Dabrafenib à 150 mg/2 fois par jour associé au Trametinib à 2 mg une fois par jour. L'objectif principal est le taux de réponse apprécié par les investigateurs.

Trente six patients ont été inclus dont 89% avaient un adénocarcinome. Un peu plus du quart d’entre eux étaient non-fumeurs.

Les principaux résultats, avec un suivi médian, sont résumés dans le tableau ci-dessous :

 

Investigateurs

Comité indépendant

Taux de réponse (%)

64

64

Taux de réponse complète (%)

6

6

Stabilité (%)

11

8

Durée médiane de réponse (mois)

10,4

15,2

Durée médiane de PFS  (mois)

10,9

14,6

Durée médiane de survie (mois)

24,6

Taux de survie à 2 ans (%)

51

Tous les patients ont eu au moins un effet adverse (fièvre, nausées, diarrhée, fatigue, œdèmes périphériques, anorexie, peau sèche et vomissements) et près des 2/3 ont eu un effet de grade 3 ou 4 (fièvre, hypertension, transaminases). Un patient est décédé d’un arrêt cardiaque qui selon l’investigateur n’était pas lié au traitement.

On retiendra de cette étude que cette association de Dabrafenib et de Trametinib est susceptible d’entrainer des réponses près de deux fois sur 3 chez les patients qui présentent une mutation BRAFV600E et que ces réponses sont durables. Cette association va s’imposer comme un standard de traitement sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à des études de phase III comparant ce traitement à la chimiothérapie

Reference

Dabrafenib plus trametinib in patients with previously untreated BRAF V600E mutant metastatic non-small-cell lung cancer: an open-label, phase 2 trial.

Planchard D, Smit EF, Groen HJM, Mazieres J, Besse B, Helland Å, Giannone V, D'Amelio AM Jr, Zhang P, Mookerjee B, Johnson BE.

Lancet Oncol 2017 Sep 8. [Epub ahead of print]

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