Lung Cancer

Dans les cancers bronchiques à petites cellules localisés, la réponse après un seul cycle de chimiothérapie est probablement pronostique.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2016

Radiothérapie / Radiofréquence, Cancers à petites cellules

Dans les cancers bronchiques à petites cellules localisés, la chimioradiothérapie doit être commencée le plus tôt possible et les recommandations demandent que la radiothérapie soit administrée durant la première ou deuxième chimiothérapie. De  ce fait, elle est le plus souvent administrée pendant le deuxième cycle de chimiothérapie pour des raisons pratiques évidentes. La réduction tumorale induite par le premier cycle de chimiothérapie a-t-elle un impact sur l’évolution ultérieure ?

Méthodes

L’étude présentée ici a été conduite à partir d’un essai randomisé de phase II qui comparait une radiothérapie bifractionnée (45 Gy/30 fractions) à une radiothérapie monofractionnée (42 Gy/15 fractions).  Cet essai n’a pas montré de différence de toxicité, de taux de réponse, de survie sans progression  et de survie globale entre les 2 bras (cliquer ici).

Dans cet essai un scanner initial était réalisé puis un deuxième très précoce (2 à 3 cycles après le premier cycle) en prévision de la radiothérapie. Un troisième scanner était effectué après 4 cycles.

Résultats

La somme médiane des diamètres des lésions mesurables était de 96 mm sur le premier scanner et de 76 sur le deuxième et 94% des patients ont eu une réduction de la taille de leurs tumeurs. A la fin du traitement, le taux de réponse était de 90% dont un pourcentage de réponses complètes à 23%.

Il n’y avait pas d’association significative entre le pourcentage de réduction de la somme médiane des diamètres des lésions mesurables et la réponse finalement observée mais ce pourcentage était corrélé avec la réponse complète. 

Par ailleurs,  les patients qui étaient en réponse partielle à la première évaluation avaient une plus forte probabilité d’être en réponse complète à la deuxième. Ils avaient aussi une meilleure survie sans progression  que les patients en stabilité, sans que cette différence n’atteigne la significativité.

Enfin  les patients qui étaient en réponse partielle à la première évaluation avaient une meilleure survie que les patients en stabilité (33,3 vs 22,6 mois) sans que cette différence n’atteigne la significativité (p=0,14).

Lorsqu’on s’intéresse uniquement aux modifications de taille de la tumeur primitive entre la première et deuxième évaluation, on peut voir qu’il n’y a pas d’association significative avec le taux de réponse, mais qu’il existe une association significative avec le taux de réponse complète, la survie sans progression, la survie globale et les taux de survie à 2 et5 ans.

La méthodologie de cette étude n’est pas parfaite, d’abord parce que c’est une étude réalisée secondairement après une étude dont l’objectif principal est négative. Ensuite, même s’il y a eu une relecture centralisée de la première réponse, la méthodologie de celle-ci, prenant en compte d’abord toutes les lésions mesurables comme le RECIST l’exige  puis seulement celles de la tumeur primitive reste très contestable. Enfin les effectifs sont réduits : il n’y avait par exemple que 14 réponses après le premier cycle de chimiothérapie.  Toutefois, même si méthodologie de cette étude est critiquable, on peut supposer  que les résultats sont probablement vrais car plusieurs études ont montré que dans les cancers bronchiques à petites cellules l’obtention d’une réponse précoce est un puissant facteur pronostique.

 

 

 

 

Reference

Tumour size reduction after the first chemotherapy-course and outcomes of chemoradiotherapy in limited disease small-cell lung cancer

Halvorsen TO, Herje M, Levin N, Bremnes RM, Brustugun OT, Fløtten O,  Kaasa, S, Sundstrøm S, Grønberg BH.

Lung Cancer 2016, 102 : 9-14

61 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer