Annals of Oncology

Quand effectuer la chimioradiothérapie pour le traitement des cancers bronchiques à petites cellules localisés ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2013

Radiothérapie / Radiofréquence, Cancers à petites cellules

La meilleure date de l’administration de la chimioradiothérapie  dans le traitement des cancers bronchiques à petites cellules localisés a fait l’objet de plusieurs études puis de deux méta-analyses qui datent de plusieurs années : l’une d’entre elles affirmait que le pronostic était meilleur lorsqu’elle la radiothérapie était débutée dans les 28 jours qui suivaient le diagnostic (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17513057). Néanmoins, une étude systématique du groupe Cochrane arrivait à des conclusions opposées probablement en partie à partir des mêmes études (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15674960). 

Ceci justifie donc l’étude prospective de phase III rapportée dans cet article, d’autant que la chimioradiothérapie très précoce ne manque pas d’inconvénients :

-       elle est souvent difficile à organiser rapidement ce qui peut amener à retarder le début du traitement,

-       et dans la mesure où la tumeur initiale est en général très volumineuse,  elle impose fréquemment des champs de radiothérapie très importants.

En 7 ans, 222 patients ont été randomisés en deux bras :

-       Soit une radiothérapie précoce : celle-ci était administré au J1 de 4 cycles de cisplatine et VP16.

-       Soit une radiothérapie tardive : elle était administrés à partir du J1 du troisième cycle de cette même chimiothérapie.  

L’objectif principal de ce test de non-infériorité était le taux de réponse complète.

Les résultats sont résumés dans le tableau ci-dessous :

 

Radiothérapie précoce

Radiothérapie tardive

Réponse complète (%)

36

38

Réponses (%)

91,9

89,8

Survie globale médiane (mois)

24,1

26,8

Survie à 2 et 5 ans (%)

50,7/24,3

56/24

PFS médiane (mois)

11,2

12,4

Oesophagites (%)

45

37

Oesophagites de grade 3-4 (%)

3,6

0,9

Pneumopathies radiques (%)

80,2

75,9

Pneumopathies radiques de grade 3-4 (%)

4,5

2,8

Neutropénies fébriles (%)

21,6

10,2

Neutropénies de grade 3 ou 4

70,3

59,3

 

Aucune différence d’efficacité n’était observée entre les deux bras.

La toxicité ne différait pas non plus significativement à l’exception du taux de neutropénies fébriles et de neutropénies de grade 3 ou 4 qui étaient plus fréquentes dans le bras radiothérapie précoce. Il n’y avait pas de différence significative non plus concernant la compliance au traitement.

Reference

Phase III trial of concurrent thoracic radiotherapy with either first- or third-cycle chemotherapy for limited-disease small-cell lung cancer.

Sun JM, Ahn YC, Choi EK, Ahn MJ, Ahn JS, Lee SH, Lee DH, Pyo H, Song SY, Jung SH, Jo JS, Jo J, Sohn HJ, Suh C, Lee JS, Kim SW, Park K.

Ann Oncol 2013; 24 : 2088-92.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer