Dans les CBNPC, le taux d’ADN libre circulant mesuré au moment du diagnostic aurait une valeur pronostique mais non prédictive de la réponse à la chimiothérapie.

Le plasma des patients atteints de cancer contient de l’ADN libre circulant et plusieurs auteurs ont suggéré que le taux de l’ADN libre circulant, reflet de la croissance tumorale, pouvait avoir une valeur pronostique et prédictive de la réponse aux traitements anticancéreux.

Cette étude a été menée au sein d’une cohorte prospective  française, Pharmacogenoscan, constituée  par 6 hôpitaux de la région Rhône-Alpes entre 2005 et 2010.

Pour être inclus dans cette étude, les patients devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules de tout stade. Ils devaient aussi recevoir un doublet à base de platine en néo-adjuvant ou première ligne d’un cancer métastatique ou récidivant. Leur PS devait être de 0 à 2.

Tous les patients avaient un prélèvement sanguin initial et au moment de l'évaluation de la réponse après deux ou trois cycles de chimiothérapie.

Parmi 537 patients recrutés pour l’étude,  218 avait les critères pour entrer dans celle-ci. Les deux tiers d’entre eux étaient composés d’adénocarcinomes. Lors de l’évaluation de la réponse, 51 patients présentaient une réponse partielle.

Il n’y avait pas de corrélation entre la concentration d’ADN libre circulant et les caractéristiques des patients et de leurs tumeurs : poids, TNM, stades de la maladie, type histologique, n’était pas corrélés au taux d’ADN libre circulant. Il existait en revanche une corrélation positive entre le PS au moment du diagnostic et le taux d’ADN libre circulant.

Il n’y avait pas non plus de corrélation entre le taux d’ADN libre circulant et la réponse à la chimiothérapie.

Il existait en revanche une corrélation significative entre le taux initial d’ADN libre circulant et la survie globale (p=0,044). Il existait aussi une corrélation avec la survie sans progression, mais celle-ci n’était pas significative.

Les taux mesurés lors de l’évaluation n’étaient en revanche pas pronostiques. Cette valeur pronostique défavorable suggérée par des taux élevés d’ADN libre circulant était observée indépendamment de l’âge, du PS, du stade et de la réponse à la chimiothérapie.