Journal of Thoracic Oncology

Mutation BRAF : une étude de cohorte européenne.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2015

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

BRAF, qui est muté dans plus de 60% des mélanomes,  est muté dans 1 à 3% des cancers broncho-pulmonaires (2,6% dans une série américaine récente (/amplification-de-fgfr-et-cancers-bronchiques-epidermoides) et principalement des adénocarcinomes. Chez des malades dont la tumeur présente une mutation BRAF (le plus souvent V600E) quelques résultats intéressants ont été rapportés avec le vemurafenib, le dabrafenib ou  le sorafenib (ces deux premiers traitements sont enregistrés dans le mélanome, le troisième dans plusieurs cancers).   Le but de cette étude multicentrique, rétrospective et européenne cordonnée par Julien Mazières est de recenser les observations de patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules se stade III ou IV présentant une mutation BRAF (V600E ou non) et ayant reçu au moins une ligne de traitement par un inhibiteur de BRAF.

Trente cinq patients, tous atteints d’un adénocarcinome, d’âge médian 63 ans, avec 49% de femmes et 40% de non fumeurs ont été ainsi recrutés. Parmi ces patients, tous sauf 1 avaient un cancer de stade avancé et 83% avaient une mutation V600E. Tous ont eu au moins une ligne de l’un des médicaments cités plus haut et 4 ont reçu 2 lignes de ces traitements, ce qui fait donc en tout 39 lignes, 29 avec le vemurafenib, 9 avec le dabrafenib et 1 avec le sorafenib.  

Avec l’ensemble des inhibiteurs de BRAF, il a été observé un taux de réponse de 53% et un taux de contrôle de la maladie de 85%. Pour les 25 patients qui avaient une mutation V600E et qui ont reçu du vemurafenib, le taux de contrôle de la maladie était proche de 100% puisqu’ont été observées 2 (8%) réponses complètes, 11 (46%) réponses partielles et 10 (42%)  stabilisations. 

Sous inhibiteurs de BRAF, la survie sans progression  médiane était de 5 mois et la survie de 10,8 mois.

Cette étude rétrospective de cohorte, à laquelle ont collaboré plus de 10 centres français, confirme bien que les thérapeutiques ciblées sont actives chez les patients qui présentent un adénocarcinome avec une mutation BRAF. 

Reference

Targeted Therapy for Patients with BRAF-Mutant Lung Cancer: Results from the European EURAF Cohort.

Gautschi O, Milia J, Cabarrou B, Bluthgen MV, Besse B, Smit EF, Wolf J, Peters S, Früh M, Koeberle D, Oulkhouir Y, Schuler M, Curioni-Fontecedro A, Huret B, Kerjouan M, Michels S, Pall G, Rothschild S, Schmid-Bindert G, Scheffler M, Veillon R, Wannesson L, Diebold J, Zalcman G, Filleron T, Mazières J.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 1451-7

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