Lung Cancer

Dans un cancer multi-métastatique comment choisir le site à biopsier pour apprécier l’expression de PD-L1 ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2019

Immunothérapie, Anatomo-pathologie

L’expression de PDL1 est actuellement le principal critère de choix d’un traitement par immunothérapie. Or il a souvent été dit que l’hétérogénéité tumorale est telle qu’il n’y a pas toujours une bonne concordance entre les métastases et la tumeur primitive ou entre les métastases entre elles ce qui pourrait imposer la pratique de plusieurs biopsies et (cliquer ici). De même, il est parfois suggéré que, chez les patients atteints d’un cancer dont les métastases sont multiples, le choix du site à biopsier puisse être important. 

Cette étude canadienne a pour but de répondre à ces questions à partit des prélèvements réalisés chez 580 patients consécutifs atteints de cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques pris en charge pendant 2 ans au Jewish General Hospital de Montréal. Les sites métastatiques biopsiés étaient multiples : cerveau, os, ganglions à distance, plèvre, péritoine ou péricarde, foie, surrénale, peau ou divers tissus mous.   

Les biopsies étaient considérées comme adéquates si elles contenaient plus de 100 cellules tumorales et l’expression de PD-L1  était appréciée par 3 anatomopathologistes indépendants. Les résultats étaient classés en 3 groupes selon le niveau d’expression : négatif (<1%), modéré (1-49%) et élevé (≥50%). 

L’expression de PD-L1  dans  l’ensemble des sites était lasuivante :

  • La plupart des prélèvements (94,3%) étaient considérés comme adéquats et il n’y avait pas de différence sur ce point selon les différents sites métastatiques. 
  • La répartition globale des résultats était de 37,6% pour les expressions élevées, 28,7% pour les expressions basses et  33,7% pour les expressions négatives. 
  • Aucune différence significative n’était notée selon les sites métastatiques examinés. 

Pour 35 patients on disposait de deux prélèvements effectués dans des sites métastatiques différents, ce qui permet de savoir si, pour un malade donné, il existait ou non une discordance entre les sites métastatiques. Parmi ces 35 paires de prélèvements, 32 ont été effectués durant la même année et 3 entre 1 et 2 ans. 

Dans 29 paires (83%) cas, il existait une concordance totale d’expression de PD-L1 , exprimée selon les 3 groupes sus-définis. 

En revanche dans 6 cas, il existait une discordance :

  • Dans 3 cas l’expression changeait entre élevée et modérée (ganglion cervical et ganglion médiastinal (90 vs 40%), ganglion cervical et surrénale (70 vs 30%) et ganglion médiastinal et plèvre 90 vs 10%)). 
  • Dans 3 cas l’expression changeait entre modérée et négative (plèvre et ganglion médiastinal (10 vs 0%), rein et ganglion cervical (10 vs 0%) et ganglion médiastinal et peau (5 vs 0%).

Malgré ces différences, et parce que celles-ci ne sont pas nombreuses et que de ce fait la corrélation est bonne, cette étude suggère que les sites de prélèvement doivent être choisis en fonction de leur accessibilité. 

  

 

 

Reference

The metastatic site does not influence PD-L1 expression in advanced non-small cell lung carcinoma.

Wang H, Agulnik J, Kasymjanova G, Fiset PO, Camilleri-Broet S, Redpath M, Cohen V, Small D, Pepe C, Sakr L, Spatz A.

Lung Cancer2019; 132 : 36-38

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer