Journal of Thoracic Oncology

D’autres anomalies moléculaires peuvent être fréquemment retrouvées chez les patients ROS positifs

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2017

Thérapeutique ciblée, EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Depuis 2012, tous les malades atteints de cancers bronchiques non à petites cellules avancés ou métastatiques pris en charge dans 13 centres d’excellence allemands peuvent bénéficier d’un screening moléculaire comportant depuis 3 ans une immunohistochimie ROS1 qui, si elle est positive, est complétée par FISH.

Au total 523 patients atteints d’adénocarcinome ont bénéficié de cette recherche ciblée de ROS soit de façon systématique, soit à la demande des cliniciens.

Celle-ci a été positive en immunohistochimie chez 25 patients, ce qui représente 4,8% des patients, tous examinés en FISH. Parmi ceux-ci, 13 cas étaient positifs en FISH et 12 négatifs, en appliquant une valeur seuil de 15%. Ce chiffre ne semble pas artificiellement « gonflé » par une recherche ciblée chez les longs survivants car, lorsque cette recherche est devenue systématique , les pourcentages d’immunohistochimie et de FISH positives  étaient respectivement de 4,1 et 2,5%.

Parmi les 25 cas positifs en immunohistochimie, 9 ont au moins une autre mutation :

  • 6 présentaient une mutation de l’EGFR dont un avait aussi une mutation PIK3CA,
  • deux avaient une mutation KRAS,
  • et un une mutation BRAF V600E.

Tous ces patients avaient des FISH pour ROS1 positifs mais seulement 5 d’entre eux lorsqu’une valeur seuil de 15% était appliquée.

Dans le groupe des doubles mutations EGFR et ROS, 5 patients ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR (afatinib ou erlotinib) et y ont répondu avec un bénéfice clinique validé par un suivi prolongé.

La durée médiane de survie des 25 patients ROS1 en immunohistochimie était de 104 mois supérieure à celle des patients mutés EGFR (49,2 mois) et significativement supérieure à celle des patients négatifs pour EGFR et ALK (24,4 mois). De plus, la survie des 13 patients traités par une chimiothérapie comportant du pemetrexed (quelques soit la ligne) était significativement supérieure à celle des autres patients.

Enfin 9 patients ont reçu du crizotinib en général en deuxième ou troisième ligne : 6 de ces patients ont répondu le plus souvent de façon prolongée.

Cette étude apporte des données intéressantes sur la fréquence des doubles mutations chez les RO1 positifs. Il est possible que ces doubles mutations qui ont d’ailleurs déjà été signalées (cliquer ici)  aient été jusqu’ici sous-estimées par la plupart des équipes qui ne pratiquent la recherche d’anomalies de  ROS1 que chez les patients dont les recherches usuelles, ALK, EGFR et KRAS sont négatives (cliquer ici) . Retenons aussi la sensibilité importante de ces cancers au pemetrexed qui est maintenant classique (cliquer ici) . Si ces résultats sont confirmés ils devraient faire revoir l’habitude de ne tester que les patients dont la recherche des mutations les plus fréquentes, ALK, EGFR et KRAS sont négatives

 

Reference

High Prevalence of Concomitant Oncogene Mutations in Prospectively Identified Patients with ROS1-Positive Metastatic Lung Cancer.

Wiesweg M, Eberhardt WE, Reis H, Ting S, Savvidou N, Skiba C, Herold T, Christoph DC, Meiler J, Worm K, Kasper S, Theegarten D, Hense J, Hager T, Darwiche K, Oezkan F, Aigner C, Welter S, Kühl H, Stuschke M, Schmid KW, Schuler M.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 54-64

28 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer