Journal of Thoracic Oncology

L’étude ASSESS : déterminer le statut mutationnel à partir de l’ADN circulant dans la « vraie vie ».

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2016

Thérapeutique ciblée, EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Faire le diagnostic des mutations activatrices de l’EGFR est primordial afin de pouvoir offrir aux patients des EGFR-TKI, mais l’épuisement du matériel ou l’absence de tissus disponibles peuvent rendre difficile l’analyse de biologie moléculaire. L’alternative consiste alors en une possible analyse de l’ADN circulant, même si la sensibilité et la spécificité des différentes techniques ne sont pas totalement connues.

L’objet de l’étude ASSESS publiée par Martin Reck et al est d’évaluer dans 56 centres européens et japonais, les techniques de la vraie vie pour comparer l’extraction et l’analyse de l’ADN circulant ou tissulaire. Les patients de plus de 18 ans (20 ans au japon) ayant un CBNPC métastatique ou en rechute, pouvaient être inclus si un échantillon de tissu tumoral et un prélèvement sanguin (fait avant tout traitement) étaient disponibles.  Au total, 1288 patients on été inclus dont finalement 1162 avaient effectivement du tissu tumoral et un prélèvement sanguin disponibles. Les délais de rendu de résultat étaient de 11 jours en Europe et de 8 jours pour le Japon et les taux de succès des tests étaient respectivement de 98% et 100%. La concordance entre les résultats mutationnels (tissus/plasma) était de 89% (sensibilité 46%, Spécificité 97%, valeur prédictive positive 78%, et négative 90%). On note un test positif sur le plasma et négatif sur le tissu chez 25 patients. Chez un sous groupe de 94 patients japonais, l’utilisation d’un test plus sensible a permis de faire passer la sensibilité de 17% à 52%.

Il s’agit de la plus vaste étude de vraie vie qui compare les résultats obtenus sur des plateformes locales aux résultats des essais cliniques habituellement centralisés.  Elle met en avant le fait que certaines techniques (séquençage/pyro-séquençage) notamment utilisées pour les prélèvements cytologiques, pourraient être à l’origine de faux négatifs en manquant certaines mutations. Les autres causes de faux négatifs peuvent être liées à l’hétérogénéité tumorale, l’inexpérience ou l’utilisation de techniques insuffisamment sensibles. L’étude permet de valider l’analyse de l’ADN circulant si l’analyse cytologique ou histologique n’est pas faisable, mais en utilisant des tests robustes et sensibles.

 

Reference

ctDNA Determination of EGFR Mutation Status in European and Japanese Patients with Advanced NSCLC: The ASSESS Study.

Reck M, Hagiwara K, Han B, Tjulandin S, Grohé C, Yokoi T, Morabito A, Novello S, Arriola E, Molinier O, McCormack R, Ratcliffe M, Normanno N.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 1682-9

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer