Annals of Oncology

De données complémentaires concernant l’étude IALT

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2014

Traitement péri-opératoire

Plusieurs études randomisées et leur méta-analyse ont montré que la chimiothérapie adjuvante prolonge de 5% la survie des patients opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules.  Une actualisation des résultats de l’étude IALT a toutefois montré qu’après 5 ans ce bénéfice s’estompait ce qui incite à proposer une surveillance prolongée pour ces patients.

L’étude publiée ici porte sur 1687 des 1867 patients inclus et a le but de définir l’effet de la chimiothérapie adjuvante sur les risques de récidive locale, de métastases (en distinguant les métastases cérébrales et non cérébrales) et de décès avant et après 5 ans.

Les principaux résultats sont les suivants :

La plupart des récidives locales sont survenues dans les 5 premières années. Le risque de récidive locale  était significativement plus bas dans le bras chimiothérapie (HR=0,73; 95% CI : 0,60–0,90; P=0,003). Le risque de décès était très lié au risque de récidive locale  (HR=26; 95% CI: 20–34; P<0,001). 

Le risque de métastases était également plus élevé dans les 5 premières années. Ce risque était réduit dans le bras chimiothérapie mais il ne l’était que pour les métastases extra cérébrales (HR=0,79; 95% CI : 0,66–0,94; P=0,008) et non pour les métastases cérébrales (HR=1,1; 95% CI : 0,82–1,4; P=0,61). Le risque de décès était également très lié au risque de métastases cérébrales (HR=38; 95% CI : 29–50; P<0,001) comme extra-cérébrales (HR=40; 95% CI : 31–51; P<0,001).

Plus de la moitié des patients du groupe contrôle ont eu une métastase extra-cérébrale ou locale à 8 ans. Plus de la moitié des patients bénéficient donc de la chimiothérapie.

Alors que dans les 5 premières années, le risque de décès non néoplasiques n’était pas modifié, après 5 ans, le risque de décès non néoplasiques était plus élevé dans le bras expérimental (HR=3,6; 95% CI : 2,2–5,9; P<0,001). A noter toutefois que cet effet négatif ne concernait à 8 ans que 2% des patients.  

Ces résultats tardifs ne remettent pas en cause l’effet de la chimiothérapie adjuvante.

Le non effet de la chimiothérapie sur les métastases cérébrales est une donnée intéressante. On peut néanmoins se demander si l’absence de réduction des métastases cérébrales ne peut pas être au moins partiellement lié au fait que l’exploration encéphalique pré-opératoire n’était probablement pas un standard à l ‘époque, ce qui peut faire supposer qu’un certain nombre de métastases cérébrales étaient présentes avant la randomisation.

Ces résultats incitent en tout cas à proposer une surveillance prolongée à ces patients.

Reference

Adjuvant cisplatin-based chemotherapy in non-small-cell lung cancer: new insights into the effect on failure type via a multistate approach.

Rotolo F1, Dunant A1, Le Chevalier T2, Pignon JP1, Arriagada R3; on behalf of the IALT Collaborative Group.

Ann Oncol. 2014 Sep 5. [Epub ahead of print]

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