Journal of Clinical Oncology

De nouvelles recommandations de l’ASCO sur les anti-émétiques.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2017

Traitement des stades IV, Qualité de vie / Soins palliatifs, Effets secondaires des médicaments

Ce travail est celui d’un groupe d’experts désignés par l’ASCO qui ont revu 41 publications. Nous ne commenterons ici que les résultats portant sur le traitement des cancers broncho-pulmonaires de l’adulte.

Les principales recommandations qui ne sont pas toutes adaptables à nos prescriptions, certains traitements n'ayant pas l'AMM en France, sont les suivantes :

Les patients traités par une chimiothérapie hautement émétisante (cisplatine) doivent recevoir une association de 4 médicaments :

  • Un antagoniste des récepteurs de la neurokinine 1 (NK1) (aprépitant, rolapitant [1]  …).
  • Un antagoniste de la 5-HT3 (odonsétron, granisétron ou tropisétron  …).
  • De la déxaméthasone.
  • Et de l’olanzapine, ces deux derniers traitements étant poursuivis du jour 2 au jour 4. 

L’ajout de l’olanzapine est justifié par un essai randomisé de phase III qui a démontré que l’apport de ce traitement à une triple association de anti NK1, anti 5-HT3 et déxaméthasone, apportait, comparativement à un placebo plus d’efficacité sur les nausées et davantage de réponses complètes (cliquer ici pour un accès gratuit).

Les patients traités par une chimiothérapie modérément émétisante (par exemple carboplatine, cyclophosphamide <1500 mg/m2, doxorubicine, ifosfamide, irinotecan …) doivent être traités différemment selon qu’il s’agisse de carboplatine à AUC ≥4 ou de tous les autres traitements.

  • Les patients traités par carboplatine à AUC ≥4 doivent recevoir une triple association : antagoniste des récepteurs de la NK1, antagoniste de la 5-HT3 et déxaméthasone.
  • Les autres doivent recevoir une double association par antagoniste de la 5-HT3 et déxaméthasone à J1. Si les chimiothérapies qu’ils reçoivent sont connues pour entrainer des vomissements retardés (cyclophosphamide, adriamycine) la déxaméthasone peut-être prolongé agit de musique trois

  Par rapport aux ancienne recommandations on notera l’introduction d’un antagoniste des récepteurs NK1 chez les malades qui reçoivent du carboplatine à AUC ≥4, également basée sur des essais randomisés récents.

Les patients traités par un traitement faiblement  émétisant (par exemple afatinib, alectinib, everolimus, etoposide, olaparib, pazopanib, sunitinib, vantedanib …) doivent être traités par une seule dose d’antagoniste de la 5-HT3 ou de dexaméthasone. Cette proposition repose sur un faible niveau de preuve.

 

Encore beaucoup d’autres points sont abordés dont nous citerons quelques uns : 

1) Quand plusieurs agents anticancéreux sont associés le traitement doit être adapté à celui qui a le risque le plus élevé.

2) Les patients traités par radiothérapie par radiothérapie émétisante doivent recevoir

  • S’il s’agit d’une radiothérapie fortement émétisante, un antagoniste de la 5-HT3 et déxaméthasone avant chaque fraction et le jour d’après.
  • S’il s’agit d’une radiothérapie faiblement émétisante, un antagoniste de la 5-HT3 avant chaque fraction et éventuellement de la déxaméthasone.

3) Le niveau d’évidence existant en faveur de  l’utilisation de la marijuana et de divers autres traitements alternatifs (acupuncture notamment) dans cette indication est insuffisant.

 

 

 

 

[1] Non encore accessible en France.

Reference

Antiemetics: American Society of Clinical Oncology Clinical Practice Guideline Update.

Hesketh PJ, Kris MG, Basch E, Bohlke K, Barbour SY, Clark-Snow RA, Danso MA, Dennis K, Dupuis LL, Dusetzina SB, Eng C, Feyer PC, Jordan K, Noonan K, Sparacio D, Somerfield MR, Lyman GH.

J Clin Oncol 2017. [Epub ahead of print]

88 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer