British Journal of Cancer

Même en deuxième ou troisième ligne de traitement, la chimiothérapie n’altère pas la qualité de vie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2013

Traitement des stades IV, Qualité de vie / Soins palliatifs, Effets secondaires des médicaments

La mesure de la qualité de vie n’est en général pas réalisée en routine au cours du traitement des patients atteints de cancer broncho-pulmonaires. C’est ce qui fait l’originalité de ce travail prospectif autrichien, dans lequel a mesuré en routine la qualité de vie chez des patients qui recevaient en hôpital de jour plusieurs lignes de chimiothérapie et des chimiothérapies différentes.

Les buts de ce travail étaient de comparer la qualité de vie selon le type et la ligne de chimiothérapie, et de voir si cette qualité de vie était différente selon l’âge des patients. L’échelle de qualité de vie utilisée était l’échelle QLQ-C30 de l’EORTC. Elle était mesurée à chaque visite.

Quand on sait combien l’exhaustivité dans le recueil des questionnaires de qualité de vie et difficile à atteindre, même dans les études cliniques, on doit remarquer  que, dans cette étude pourtant réalisée en routine, les auteurs ont cherché à obtenir une forte exhaustivité. Ceci a peut-être été favorisé par le fait que les questionnaires étaient réalisés sur une tablette. Au total, 187 sur 220 patients consécutifs ont participé de façon régulière à l’étude.

Les indications du traitement étaient variables : 46 patients recevaient une chimiothérapie péri-opératoire, 146 un traitement de première ligne, 55 de deuxième et 22 troisième ligne. Il y avait des cancers de tout stade et de tout histologie. Il y avait aussi des chimiothérapie de tous types : bithérapie à base de platine associé à tout type de chimiothérapie (vinorelbine, etoposide, gemcitabine, pemetrexed, taxanes) ou monothérapies.

De façon attendue tous les paramètres de qualité de vie et tous les symptômes se détérioraient de façon significative d’une ligne de traitement à la suivante, à l’exception des patients sous chimiothérapie péri-opératoire et de ceux qui étaient en première ligne dont la qualité de vie différait peu.

En revanche au cours de chacune des lignes de chimiothérapie la qualité de vie ne se détériorait pas de façon significative.

Ce travail assez original va à l’encontre des idées préconçues de beaucoup qui attribuent aux traitements la détérioration de la qualité de vie. On le voit bien ici, la qualité de vie diminue comme des marches d’escalier : les marches sont descendues entre les traitements et sont donc vraisemblablement liées à la maladie, alors que pendant la période ou le patient reçoit une ligne de traitement, quelle qu’elle soit, la qualité de vie ne s’altère pas. C’est donc bien le cancer et non le traitement de celui-ci qui altère la qualité de vie des malades.

Reference

Quality of life during chemotherapy in lung cancer patients: results across different treatment lines.

Wintner LM, Giesinger JM, Zabernigg A, Sztankay M, Meraner V, Pall G, Hilbe W, Holzner B.

Br J Cancer 2013; 109 : 2301-8.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer