Lancet oncology

Dépister par scanner annuel ou bisannuel ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2016

ROOT

Est-on obligé d’effectuer un scanner annuel ou peut-on espacer les scanners pour réduire les inconvénients et surtout les coûts de ce dépistage ?  Beaucoup d’auteurs posent cette question déjà posée par l’étude italienne MILD, qui, outre un bras standard, comporte deux bras l’un avec un scanner annuel et l’autre avec un scanner bisannuel et aussi par l’étude Nelson qui espace les scanner en fin d’études, et dont les résultats sont attendus avec impatience.

L’étude publiée ici a cherché à apporter des éléments de réponse à cette question à partir de l’étude NLST qui comprenait dans le bras expérimental un scanner annuel pendant 3 ans puis une surveillance pendant 5 ans.

Dans ce but, les auteurs ont comparé la fréquence, le stade, l’histologie, l’année du diagnostic et l’incidence de l’ensemble des cancers détectés à ces mêmes paramètres chez les participants dont le scanner initial (baseline) était normal. Ils ont également comparé la mortalité globale et la mortalité spécifique en fonction des résultats du scanner précédent la découverte du cancer.

Les participants qui avaient un scanner initial négatif avaient une plus faible incidence de cancer que l’ensemble des participants. Ils avaient aussi une mortalité spécifique inférieure.

Les auteurs voient dans cette étude des arguments importants pour penser que les scanners de dépistage peuvent n'être réalisé que tous les deux ans.  

Ces conclusions ne sont pas inattendues dans la mesure où il est probable que les cancers manqués entre 2 dépistages bisannuels sont des cancers très évolutifs pour lesquels l’intérêt d’un dépistage n’est pas évident. La réduction des coûts qui résulterait d’une telle politique serait importante et mettrait le dépistage du cancer broncho-pulmonaire à une fréquence identique à celle du cancer du sein et du cancer du colon. 

Reference

Lung cancer incidence and mortality in National Lung Screening Trial participants who underwent low-dose CT prevalence screening: a retrospective cohort analysis of a randomised, multicentre, diagnostic screening trial.

Patz EF Jr, Greco E, Gatsonis C, Pinsky P, Kramer BS, Aberle DR.

Lancet Oncol. 2016 [Epub ahead of print]

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