Chest

Cancer du poumon et réanimation : une étude menée au Brésil

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2014

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Nous avons plusieurs fois analysé sur ce site des études sur la prise en charge en soins intensifs du cancer broncho-pulmonaire (/lafatinib-est-il-actif-chez-les-patients-dont-la-tumeur-presente-des-mutations-non, /risque-de-cancer-broncho-pulmonaire-et-facteurs-socio-economiques-dans-le-voisinage), et notamment en août dernier une étude internationale dont le premier auteur de ce travail était d’ailleurs l’un des co-auteurs (/qualite-de-vie-sous-afatinib). Dans cette série, le PS tel qu’il était dans la semaine qui précédait l’hospitalisation et l’absence de cancer progressif ou récidivant étaient les meilleurs facteurs à prendre en compte lors de la discussion d’une admission en soins intensif.

L’étude rapportée ici a été menée dans 28 centres de soins intensifs du Brésil. Plus de 700 patients ont été admis dans ces centres et plus du tiers ont été traités par ventilation assistée dans les 24 premières heures de leur séjour. Parmi ces derniers, 86% avaient une tumeur solide (dont 31 cancers broncho-pulmonaires), et 14% une hémopathie. La majorité de ces patients (68%) ont reçu une ventilation invasive et les autres une ventilation non invasive.

La mortalité hospitalière de ces patients ventilés a été de 67%, dépendant significativement du type de ventilation :

-       40% chez ceux qui n’ont reçu qu’une ventilation non invasive,

-       69% chez ceux qui ont reçu une ventilation non invasive suivie d’une ventilation invasive,

-       et 73% chez ceux qui n’ont reçu qu’une ventilation invasive.

Les facteurs prédictifs de mortalité en analyse multivariée sont les mêmes que dans les autres études : on retrouve notamment la place essentielle du PS, de l’évolutivité du cancer et des défaillances d’organes associées.

On notera par exemple que la survie des patients qui avaient un PS à 0 ou 1, un cancer non progressif et qui n’avaient pas d’envahissement des voies aériennes proximales était de 53%. Il est donc justifié de ventiler les patients qui ont ces caractéristiques.  Ceci en revanche se discute beaucoup plus pour les patients dont le PS est mauvais et dont la maladie progresse. 

Reference

Outcomes for patients with cancer admitted to the ICU requiring ventilatory support: results from a prospective multicenter study.

Azevedo LC, Caruso P, Silva UV, Torelly AP, Silva E, Rezende E, Netto JJ, Piras C, Lobo SM, Knibel MF, Teles JM, Lima RA, Ferreira BS, Friedman G, Rea-Neto A, Dal-Pizzol F, Bozza FA, Salluh JI, Soares M.

Chest 2014; 146 : 257-66. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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