Lancet oncology

Des métastases osseuses apparaissent sur un TEP-FDG sous immunothérapie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2018

Immunothérapie, Effets secondaires des médicaments

Ce très court article publié dans le Lancet Oncology de ce mois relate des faits qu’il est essentiel de connaitre car la méconnaissance de ceux-ci peut avoir des conséquences importantes pour nos malades. 

Il s’agit de l’observation d’une femme de 57 ans qui présente un mélanome avec une extension métastatique au niveau du poumon, des ganglions du médiastin et de l’abdomen,  de la rate et du tissu sous cutané. Elle reçoit une immunothérapie par 2 mg/kg de pembrolizumab toutes les 3 semaines et après 3 mois de traitement présente une remarquable réponse scanographique avec simplement persistance d’un élargissement médiastinal. 

A 7 mois, elle présente une lésion cutanée au niveau du coude. Une biopsie objective une inflammation sarcoidienne.  

Cinq mois plus tard, alors qu’elle est totalement asymptomatique et en excellent état général, un TEP-FDG objective une progression tumorale au niveau du médiastin et de plusieurs os notamment au niveau d’une vertèbre et du bassin. A cause de ce contraste entre la persistance d’un bon état général et les données de ce TEP-FDG, des biopsies ont été réalisées au niveau du bassin et du médiastin qui toutes deux n’objectivent qu’une réaction sarcoidienne. Il n’existe aucune récidive tumorale. Elle développe alors des myalgies au niveau du cou et des cuisses. 

Le pembrolizumab est interrompu et une courte corticothérapie  à 10 mg puis 5 puis 2,5 mg par paliers de 2 semaines  est administrée. Un mois plus tard , la TEP-FDG est normalisée et 22 mois après le diagnostic la patiente est toujours indemne de tout signe de récidive. 

Si devant l’apparition de lésions osseuses et l’augmentation de lésions ganglionnaires médiastinales on s’était contenté de la TEP-FDG pour affirmer la progression, cette patiente aurait alors appris à tort qu’elle récidivait et reçu à tort une chimiothérapie. On peut concevoir que tout ceci n’aurait pas amélioré sa qualité de vie ce qui aurait été d’autant plus regrettable que ces lésions sarcoidiennes seraient associées avec un bon pronostic … 

 

Reference

Checkpoint inhibitor-induced sarcoid reaction mimicking bone metastases 

Jespersen H, Bjursten S, Ny L, Levin M

Lancet Oncol 2018; 19: e327 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer