Annals of Oncology

Tout ce qu’il vous faut savoir sur les dysfonctions thyroïdiennes observées sous anti PD1

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2017

Immunothérapie, Effets secondaires des médicaments

Cette étude a pour but d’évaluer la fréquence et le mécanisme des dysthyroïdies qui sont observées sous pembrolizumab. Elle porte sur 51 patients, atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules, et traités par pembrolizumab au Memorial Sloan Kettering Cancer Center dans le cadre de l’étude KEYNOTE-001.

Chez ces patients, la fonction thyroïdienne était évaluée à chaque visite, toutes les deux semaines (T3, T4, TSH). Les anticorps antithyroïdiens (anti- microsome et anti-thyroglobuline) étaient recherchés avant les cycles 1 et 2 puis durant chaque cycle ultérieur.

Trois patients qui avaient une hypothyroïdie avant tout traitement ont été considérés à part des 48 autres patients. Parmi ces derniers, 10 (21 %) ont développé une dysfonction thyroïdienne et ont dû ultérieurement avoir recours à un traitement hormonal substitutif.  La plupart de ces patients avaient initialement une hypothyroïdie de grade 1 (n=5), et tous étaient asymptomatiques ou 2 (n=4). Un d’entre présentait une hypothyroïdie de grade 3.

 Alors que chez les patients qui n’ont pas eu de dysfonction thyroïdienne, les taux de TSH sont restés dans les limites de la normale, chez ceux qui ont développé une dysfonction thyroïdienne, 6 ont eu au début de leur traitement une hyperthyroïdie de courte durée.

Onze de ces 48 patients ont eu une recherche positive d’anticorps anti-thyroglobuline et/ou anti-microsome.  Chez 4 d’entre eux, ces anticorps étaient présents avant le traitement et chez 7 autres ils sont apparus durant ce traitement par pembrolizumab.  Ces anticorps étaient présents chez 8 des 10 malades (80%) qui ont développé une dysfonction thyroïdienne et chez 3 des 38 (8%) qui n’en ont pas développé. Cette différence était significative (p<0,0001). 

Dans la plupart des cas, l’augmentation des anticorps a été constatée au moment de l’hyperthyroïdie qui a précédé l’hypothyroïdie.

Alors qu’il n’y avait pas de différence évidente entre les caractéristiques cliniques des patients qui ont eu ou n’ont pas eu de dysfonction thyroïdienne, la durée médiane de survie des patients qui ont eu une dysthyroïdie était significativement plus longue que celle des malades qui n’en ont pas eu (médiane de 40 versus 14 mois, HR 0,29; 95% CI 0,09–0,94, p=0,029).

Après une revue de la littérature, les auteurs concluent que les dysfonctions thyroïdiennes chez les malades traités par anti PD1 sont fréquentes, précoces, souvent précédées d’une hyperthyroïdie transitoire, modérées et paraissent liés à la production d’anticorps. Il est possible qu’elles aient un impact pronostique favorable mais ceci ne doit être retenu qu’avec prudence compte tenu du nombre de malades réduit de cette étude.

 

 

 

 

 

 

 

Reference

Antibody-Mediated Thyroid Dysfunction During T-cell Checkpoint Blockade in Patients with Non-Small Cell Lung Cancer.

Osorio JC, Ni A, Chaft JE, Pollina R, Kasler MK, Stephens D, Rodriguez C, Cambridge L, Rizvi H, Wolchok JD, Merghoub T, Rudin CM, Fish S, Hellmann MD.

Ann Oncol 2016 Dec 19. Epub ahead of print

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer