Annals of Oncology

Des recommandations de l’EORTC sur les cancers bronchiques non à petites cellules des sujets âgés.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2014

Cancers du sujet âgé

Cet article actualise les recommandations européennes qui avaient été rédigées par l’EORTC et la Société Internationale d’Oncologie Gériatrique (SIOG). La méthodologie de ce travail est basée sur la recherche d’un consensus d’experts sur les données de la littérature publiée de 2008 à 2013.

Le lecteur devra lire impérativement l’ensemble de ce texte qui est en accès libre sur le site d’Annals of Oncology. Les points qui nous ont semblé les plus importants sont résumés ci-dessous :

Epidémiologie et pronostic.

Il est maintenant admis qu’environ 50 % des patients ont plus de 70 ans au moment du diagnostic.

Alors que la mortalité des cancers bronchiques non à petites cellules des patients jeunes est en train de diminuer elle continue à augmenter chez le sujet âgé.

Il n’y a pas de différence constatée concernant le profil moléculaire.

Dépistage.

Bien qu’il n’existe pas de recommandations sur le rôle du dépistage en Europe actuellement, les auteurs s’appuient sur les résultats du NLST pour affirmer que le dépistage peut-être une option chez le sujet âgés. Ils pensent que la décision doit prendre en compte l’espérance de vie, les comorbidités et les préférences du patient.  Ils suggèrent qu’une recherche clinique active soit conduite dans ce domaine.

Traitement des formes précoces

La chirurgie ne doit pas être refusé aux sujets âgés qui ont un bon état fonctionnel. La radiothérapie est un traitement alternatif.

La chimiothérapie adjuvante est associée à une meilleure survie et peut être proposée jusqu’à 80 ans. L'espérance de vie, la tolérance du traitement, la présence de comorbidités et les préférences du patient doivent être prises en compte. Il y a peu de données concernant la chimiothérapie néoadjuvante.

Il n’y a pas de données actuellement qui conduisent à recommander la radiothérapie complémentaire post opératoire chez les patients âgés.

Cancers avancés

L’association de la radiothérapie à la chimiothérapie prolonge la vie aussi chez les patients âgés. Elle peut être séquentielle ou concomitante.

Pour les cancers métastatiques, les auteurs considèrent maintenant qu’un traitement par une bithérapie à base de carboplatine doit être proposé chez les patients qui sont jugés « en bonne forme ».

Chez les autres c’est plutôt une monothérapie à laquelle il faut avoir recours comme dans les recommandations précédentes.

Une large place pour justifier cette nouvelle recommandation est donnée à l’étude IFCT 0501 coordonnée par Elisabeth Quoix (/prev-em-onco/2219) qui fait toutefois l’objet de deux réserves : l’inégalité de répartition des amaigrissements entre les deux bras et le fait que ce traitement a comparé deux stratégies différentes et non pas l’addition du carboplatine à une monothérapie ce qui, pour ces auteurs, aurait rendu la démonstration plus convaincante.

Ces recommandations européennes sont plus larges  sur ce plan que celles de l’ACCP il y a quelques mois qui s’était basé sur l’étude IFCT0501 pour faire une recommandation forte (grade IA) d’effectuer une bithérapie par carboplatine et paclitaxel hebdomadaire chez les sujets âgés (/encore-un-travail-sur-la-valeur-pronostique-et-meme-predictive-de-la-nouvelle).

Jugeant à juste titre qu’il n’y avait pas assez de données dans la littérature sur ce point,  les auteurs n’ont pas fait de recommandations pour les octogénaires.

De façon attendue, la place inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR  est confirmée pour le traitement des sujets âgés à la fois pour son activité et sa faible toxicité. Les auteurs sont beaucoup plus réservés en ce qui concerne le bévacizumab.

 

Les auteurs assister enfin sur la nécessité d’une discussion multidisciplinaire à la quelle  doit s’associer une évaluation gériatrique rigoureuse. Ils font le vœu qu’une recherche clinique s’adressant exclusivement aux sujets âgés soit développée et qu’on ne se contente plus des études incluant dans les essais généraux des patients âgés sélectionnés.

 

Reference

Management of elderly patients with NSCLC; updated expert's opinion paper: EORTC Elderly Task Force, LungCancer Group and International Society for Geriatric Oncology.

Pallis AG, Gridelli C, Wedding U, Faivre-Finn C, Veronesi G, Jaklitsch M, Luciani A, O'Brien M.

Ann Oncol 2014; 25 : 1270-1283.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer