European Respiratory Journal

Deux patients atteints de CBNPC métastatique dont le PS est à 3 et 4 traités avec succès par immunothérapie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2017

Immunothérapie, Qualité de vie / Soins palliatifs, Mauvais PS

Les études cliniques qui concernent l’immunothérapie dans les cancers bronchiques non à petites cellules et dont les résultats sont publiés n’ont inclus que des patients dont le PS était à 0 ou 1, de sorte qu’on ne dispose pas de données publiées sur les patients dont le PS est altéré à 2, 3 ou 4.

L’équipe de Bichat rapporte ici les observations de deux patients qui ont reçu du nivolumab pour un cancer bronchique non à petites cellules métastatique  alors que leur PS était à 3 et 4.

La première patiente était une femme de 47 ans, grande fumeuse, dont le scanner objectivait une masse de 8cm dans le poumon droit et des nodules contro-latéraux (cT4N0M1a) qui présentait un cancer bronchique non à petites cellules indifférencié de type non précisé (NOS) sans mutation. Son PS initial était à 0 et elle a reçu 2 cycles de pemetrexed et carboplatine. Sous ce traitement elle a progressé avec apparition de métastases cérérébrales et son état général s’est altéré rapidement (PS4). Elle présentait alors un syndrome inflammatoire important sans infection décelable et avec une très importante leucocytose. L’immunohistochimie PD-L1 était fortement positive (90%) et un traitement par nivolumab a été entrepris alors qu’elle était transférée dans un centre de soins palliatifs. Son état s’est amélioré en une dizaine de jours à tel point qu’elle a pu quitter l’hôpital au bout de 15 jours. Une importante réponse partielle a été obtenue, ainsi qu’un retour à la normale de la leucocytose.  Dix mois plus tard cette réponse est poursuivie et elle a pu reprendre son travail.

Le deuxième patient, un homme de 52 ans, fumeur présentait un adénocarcinome classé cT2aN3M1b avec une mutation du codon 12 de KRAS. Sa tumeur a aussi a progressé sous pemetrexed et carboplatine et son état général s’est altéré également rapidement (PS3). Une immunohistochimie a été réalisée sur la biopsie d’un ganglion sus-claviculaire, effectuée lors du diagnostic, qui, elle aussi, était fortement positive à 90%. Un traitement par nivolumab a été entrepris permettant une rapide amélioration de l’état général, avec un PS revenu à 0, une importante réponse partielle et le retour à la normale de la leucocytose. Cette réponse est maintenue sous un traitement toujours poursuivi à 14 mois.

Ces données préliminaires, et d’autres observées depuis,  justifient pleinement la conception d’un essai spécifique aux patients dont le PS est altéré. Le groupe de travail de l’IFCT qu’anime Valérie Gounant travaille actuellement très activement à ce projet.  

 

Reference

Lazarus syndrome in nonsmall cell lung cancer patients with poor performance status and major leukocytosis following nivolumab treatment.

Pluvy J, Brosseau S, Naltet C, Opsomer MA, Cazes A, Danel C, Khalil A, Zalcman G, Gounant V.

Eur Respir J 2017;50 (1)

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer