Lung Cancer

Doit-on prescrire de l’aprépitant avec les chimiothérapies associant du carboplatine au pemetrexed ou au paclitaxel ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2014

Traitement des stades IV, Qualité de vie / Soins palliatifs

Les chimiothérapie à base de carboplatine sont considérées comme moyennement émétisantes, or si beaucoup d’études ont montré l’activité de l’aprépitant dans la prévention des nausées et vomissement des chimiothérapies hautement émétisantes, il n’en est pas de même pour les chimiothérapies moyennement émétisantes, telles que celles à base de carboplatine.

Dans cette étude randomisée de phase 2 les patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules épidermoïdes étaient traités par paclitaxel et carboplatine et ceux atteints de non épidermoïdes par pemetrexed et carboplatine ± bévacizumab. Dans les deux cas le carboplatine était administré à la dose de AUC 6.

Cent trente quatre patients étaient randomisés pour recevoir :

- soit un antagoniste 5-HT3 à J1 et de la déxamethasone  à 8mg de J1 à J3,

- soit ce même traitement avec 125 mg d’aprépitant à J1 et 80 mg à J2 et J3.

Les doses de corticoïdes étaient modifiées selon la chimiothérapie reçue, l’acide folique et la vitamine B12 étaient administrés avec le pemetrexed.

Les taux de réponse complète définis par l’absence de vomissements et l’absence de traitement supplémentaire « de sauvetage » étaient plus élevés pour les patients traités par aprépitant 80,3% vs 67,2%, mais de façon non significative. La différence en faveur de l’aprépitant était en revanche significative chez les patients traités par pemetrexed et carboplatine du fait notamment d’un fort impact sur les vomissements retardés (86,5 vs 59,1%, p<0,01). Il n’y avait pas d’impact en revanche chez les patients traités par carboplatine et paclitaxel.

Cette étude randomisée démontre que l’aprépitant, qui en France a l’AMM pour les chimiothérapies moyennement émétisantes,  est très efficace  pour les chimiothérapies associant carboplatine et pemetrexed. Cette démonstration n’a pas été faite en revanche pour l’association carboplatine et paclitaxel. 

Reference

Aprepitant in patients with advanced non-small-cell lung cancer receiving carboplatin-based chemotherapy.

Ito Y, Karayama M, Inui N, Kuroishi S, Nakano H, Nakamura Y, Yokomura K, Toyoshima M, Shirai T, Masuda M, Yamada T, Yasuda K, Hayakawa H, Suda T, Chida K.

Lung Cancer 2014; 84 : 259-64

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer