Annals of Oncology

Doses de radiothérapie pour les CBNPC de stade III : une étude réalisée à partir de la National Cancer Database

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2016

Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

Il y a près de deux ans, nous commentions sur ce site les résultats de l’étude RTOG 0617, une étude de phase III  qui comparait, pour le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules de stade III traités par chimioradiothérapie, deux doses de radiothérapie (60 ou 74 Gy) et l’adjonction ou non de cetuximab. Cette étude montrait que la survie observée chez les malades randomisés dans le bras 60 Gy  était significativement supérieure  à celle des malades randomisés dans le bras 74 Gy (28,7 vs 20,3 mois) (cliquer ici).

L‘étude présentée ici est une étude observationnelle réalisée à partir de la National Cancer Database dans le but de comparer des groupes appariés par la méthode des scores de propension ayant reçu différentes doses de radiothérapie.

Au total 33 566 patients traités par chimioradiothérapie ont été inclus. Ils ont été partagés en trois groupes : 59,4-60 Gy, 61-69 Gy et ≥70 Gy. Les caractéristiques des patients des trois groupes différaient significativement sur presque tous les points :  l’âge, le sexe, les revenus, le type d’établissement où ils étaient traités, l’année du diagnostic, l’histologie, le stade les modalités de la radiothérapie et les délais séparant le diagnostic du début du traitement.

Les durées médianes de survie étaient augmentées significativement avec l’augmentation des doses :

  • 18,8 mois pour les patients qui ont reçu 59,4-60 Gy,
  • 19,8 mois pour les patients qui ont reçu 61-69 Gy,
  • et 21,6 mois pour les patients qui ont reçu ≥70 Gy.

Des groupes ayant reçu différentes doses de radiothérapie avec des niveaux intermédiaires, notamment 66-70 Gy et ≥71 Gy, ont été appariés par la méthode des scores de propension : une différence significative de survie était retrouvée entre tous les différents groupes à l’exception de la comparaison entre 66-70 versus  ≥71 Gy.

Ces données ne remettent pas en question les résultats de l’étude RTOG 0617 : augmenter les doses au dessus de 70 Gy est certainement délétère. Par contre, il est probable que la dose idéale se situe au dessus de 60 et au dessous de 70, entre 66 et 70 si on croit cette étude.

 Il faut toutefois garder en mémoire que, même si cette étude porte sur un grand nombre de malades,  de sont  des malades très différents et les modalités de radiothérapie ont été également différentes de même que celles des chimiothérapies associées sur lesquelles on n’a pas de renseignement. Elle n’a donc pas le niveau de preuve d’une étude prospective randomisée.

Reference

Improved survival with dose-escalated radiotherapy in stage III non-small-cell lung cancer: analysis of the National Cancer Database.

Brower JV, Amini A, Chen S, Hullett CR, Kimple RJ, Wojcieszynski AP, Bassetti M, Witek ME, Yu M, Harari PM, Baschnagel AM.

Ann Oncol 2016; 27 : 1887-94

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Revue : British Journal of Cancer