Lancet oncology

Effect of crizotinib on overall survival in patients with advanced non-small-cell lung cancer harbouring ALK gene rearrangement: a retrospective analysis.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2011

Thérapeutique ciblée

Un réarrangement EML4-ALK existe chez environ 4% des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules et, dès l’étude de phase I, l’excellente sensibilité au crizotinib de ces tumeurs portant ce gène de fusion a été montrée.

S’il est parfaitement prouvé maintenant que le crizotinib est susceptible d’entraîner des taux de réponse et de PFS élevés, on ne dispose pas pour l’instant, dans l’attente des études de phase III, de données sur le gain de survie éventuel imputable au crizotinib.

Ce travail tente de répondre à cette question en comparant dans une étude rétrospective multicentrique la survie de 3 groupes de patients :

  • des patients ALK positifs et traités par le crizotinib (n = 82),
  • des patients ALK positifs mais non traités par le crizotinib (n = 36)
  • et des patients ALK et EGFR négatifs (n = 253).

Les 3 groupes ne différaient pas en terme d’âge, de sexe, d’origine ethnique, de tabagisme, de type anatomo-pathologique et de métastases cérébrales éventuelles. Ils ne différaient pas non plus en ce qui concernait leur traitement antérieur (chimiothérapie à base de cisplatine, pemetrexed, erlotinib). Les chiffres de survie montrent peu de différences entre le groupe des patients ALK traités par crizotinib et ceux qui n’ont pas été traités. Néanmoins, la survie pour les patients qui ont reçu du crizotinib était calculée à partir de la première prise de ce traitement alors qu’elle était calculée à partir du temps où sont apparues les métastases pour les autres, ce qui introduit forcément un biais.

Pour éliminer ce biais, les auteurs comparent de plus petits groupes de patients :

  • d’une part, des patients qui ont reçus du crizotinib en deuxième ou troisième ligne
  • et d’autre part ceux qui, non traités par le crizotinib ont reçu n’importe quelle deuxième ligne.

Comme le montre le tableau ci dessous, les chiffres de survie sont alors nettement supérieurs chez les patients ALK+ traités comparativement aux patients ALK+ non traités, dont les chiffres de survie ne différent pas de ceux des patients ALK-.

Ceci conduit les auteurs à penser que le crizotinib est très probablement à même d’augmenter la survie globale des patients ALK positifs et que le réarrangement ALK n’est pas par lui même un facteur pronostique favorable.

 

ALK+ traités par crizotinib

ALK+ non traités par crizotinib

N

82

36

Survie médiane (mois)

17+

(non atteinte)

20

Survie à 1 an (%)

71

72

Survie à 2 ans (%)

57

36

 

ALK+ traités par crizotinib en 2éme ou 3éme ligne

ALK+ non traités par crizotinib et ayant reçu de une 2éme ligne

N

30

23

Survie médiane (mois)

14+

(non atteinte)

6

Survie à 1 an (%)

70

44

Survie à 2 ans (%)

55

12

Reference

Effect of crizotinib on overall survival in patients with advanced non-small-cell lung cancer harbouring ALK gene rearrangement: a retrospective analysis.

Shaw AT, Yeap BY, Solomon BJ, Riely GJ, Gainor J, Engelman JA, Shapiro GI, Costa DB, Ou SH, Butaney M, Salgia R, Maki RG, Varella-Garcia M, Doebele RC, Bang YJ, Kulig K, Selaru P, Tang Y, Wilner KD, Kwak EL, Clark JW, Iafrate AJ, Camidge DR.

Lancet Oncol 2011; 12 : 1004-12. 

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Revue : British Journal of Cancer