Lancet Respiratory Medicine

Efficacité à long terme de l’immunothérapie : les résultats à 3 ans de l’étude KEYNOTE-01

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2019

Immunothérapie

Voila déjà 4 ans que nous commentions sur ce site les premiers résultats de l’étude de phase I, KEYNOTE-001, (cliquer ici) dont les résultats sont actualisés dans cette publication. 

Rappelons qu’il s’agissait d’une étude à promotion industrielle ouverte sous forme d’une étude multicohorte de phase I qui explorait le pembrolizumab en monothérapie à 3 niveaux de doses chez des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules ayant ou non reçu un traitement antérieur avec comme objectif principal le taux de réponse.  

L’analyse présentée ici ne porte pas exactement sur la même population que dans l’article publié en avril 2015 ce qui s’explique par le fait que l’article de 2015 portait sur 495 patients qui avaient reçu au moins une dose de pembrolizumab de mai 2012 à février 2014 (101 n’avaient pas reçu de traitement antérieur et 394 en avaient reçu). Dans cette article l’analyse porte sur des malades inclus jusqu’à juillet 2014, ce qui explique qu’elle porte maintenant sur 550 malades,  101 non antérieurement traités et  449 qui avaient reçu un traitement antérieur. 

A la date de point, le 1er septembre 2016,  37 des 101 patients non antérieurement  traités (c'est à dire 37%) et 100 des 449 antérieurement traités (c'est à dire 22%), étaient toujours vivants. 

Des réponses objectives étaient observées chez 40,6% des 101 patients antérieurement  traités  et 22,7% des patients antérieurement traités  et ces réponses  ont duré respectivement 16,7 et 33,3 mois. La plupart de ces réponses survenaient durant les 3 premiers mois de traitement. 

Soixante quatre (63%) des 101 patients non antérieurement  traités et 349 (78%) des 449 antérieurement traités étaient décédés au moment de l’analyse.  

Les taux de survie à 3 ans estimés étaient respectivement de 26,4 et 19% et les durées médianes de survie étaient de 22,3 et 10,5 mois.   

Le tableau ci-dessous montre les durées médianes de survie et taux de survie en fonction du statut PD-L1 : 

 

Non antérieurement  traités

Antérieurement traités

PD-L1  (%)

≥50

1-49

<1%

≥50

1-49

<1%

N

27

52

12[1]

138

168

90

Durée médiane de survie (mois)

34,9

19,5

 

15,4

8,5

8 ,6

Survie à 2 ans (%)

66,7

 

 

38,6

 

 

Survie à 3 ans (%)

25,2

 

 

29,7

 

 

On voit sur ce tableau que, qu’il s’agisse des patients antérieurement traités ou non les durées de survie étaient plus élevées quand le statut PD-L1  était ≥50%, que quand il était entre 1 et 49% et qu’il était plus élevé chez ces derniers que quand il était négatif. On voit aussi que le pourcentage de survivants à 2 ans est presque doublé chez les non traités par rapport aux antérieurement traités, mais qu’il est très proche dans les deux groupes à 3 ans.   

Il est maintenant bien établi que, comme les thérapeutiques ciblées,  chez certains malades l’immunothérapie permet d’obtenir fréquemment des survies très prolongées chez des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques. 

 

 

 

[1]Les données de survie de ce groupe ne sont pas indiqu »es du fait de la petite taille de l’effectif de ce groupe. 

Reference

Pembrolizumab in patients with advanced non-small-cell lung cancer (KEYNOTE-001): 3-year results from an open-label, phase 1 study.

Leighl NB, Hellmann MD, Hui R, Carcereny E, Felip E, Ahn MJ, Eder JP, Balmanoukian AS, Aggarwal C, Horn L, Patnaik A, Gubens M, Ramalingam SS, Lubiniecki GM, Zhang J, Piperdi B, Garon EB.

Lancet Respir Med 2019; 7  : 347-357.

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Revue : British Journal of Cancer