En adjuvant, peut-on utiliser la vinorelbine orale plutôt que la vinorelbine intraveineuse ?

Cette étude rétrospective monocentrique danoise compare deux cohortes de patients opérés dans ce centre ayant été traités en post-opératoire par au moins 2 cycles de chimiothérapie adjuvante par cisplatine et soit vinorelbine orale, soit vinorelbine intraveineuse. Au total 296 patients ont reçu une chimiothérapie adjuvante et 265 ont été éligibles pour cette étude. Respectivement 126 et 139 ont été traités par vinorelbine intraveineuse et orale. A l’exception du nombre de stades IB, significativement plus élevé dans le groupe traité par vinorelbine intraveineuse, il n’y avait aucune différence significative concernant les patients des 2 groupes.

Résultats

Significativement plus de patients recevant  de la vinorelbine intraveineuse ont reçu 4 cycles (59 vs 49%, p=0,008), peut-être parce qu’il y avait plus de toxicité digestive chez les patients qui recevaient de la vinorelbine orale. 

Les chiffres de survie et de survie sans  récidive sont indiqués dans le tableau ci dessous :

Les auteurs concluent que, dans la mesure où la survie et la survie sans récidive ne sont pas significativement différentes, ces deux traitements sont équivalents.

Cette conclusion nous paraît discutable pour trois raisons :

-       il s’agit d’une étude rétrospective et monocentrique et non d’une étude randomisée.

-       Le nombre de cycles reçus a été supérieur avec la vinorelbine intraveineuse et on sait que la dose totale de cisplatine est pronostique (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18506026).

-       Enfin même si les différences n’atteignent pas la significativité, la survie médiane et la survie sans récidive sont plus élevées dans le groupe qui a reçu une chimiothérapie intraveineuse. Ces différences ne pourraient-elles pas devenir significatives avec davantage de patients ?