Journal of Clinical Oncology

En Angleterre, les chances de survie des cancers opérés, dépendent nettement de l’activité des centres chirurgicaux.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2013

Chirurgie

Jusqu’à maintenant, la plupart des études menées en dehors des Etats-Unis, souvent numériquement peu importantes,  n’ont pas montré de corrélation entre l’activité des services de chirurgie et les chances de survie des patients opérés.

Les données issues de huit registres anglais recueillis entre 2004 et 2008 ont constitué le matériel de cette importante étude. Au total 161 737 dossiers de cancer broncho-pulmonaire ont été extraits. Parmi ceux-ci, ont été retenus 134 293 patients qui présentaient un cancer bronchique non à petites cellules et suffisamment de données pour permettre la réalisation de ce travail.

Ce sont 9,6 % de ses patients qui ont été opérés. Comme on pouvait s’y attendre, il y avait plus de femmes que d’hommes parmi les opérés. Par ailleurs, un âge élevé, un indice de comorbidité élevé  et enfin le fait d’appartenir à un groupe socio-économique défavorisé diminuaient les chances d’être opéré.

Les centres à haute activité comprenaient plus que les autres des patients ayant beaucoup de comorbidité et également davantage de défavorisés. 

Après ajustement pour l’âge et le sexe, l’augmentation de l’activité hospitalière était associé significativement avec une diminution de la mortalité. Cette association était  particulièrement forte lorsqu’on comparait les hôpitaux réalisant plus de 150 actes par jour à ceux en réalisant moins de 70 (HR : 0,87; 95% CI, 0,80-0,95).

Après ajustement au fait d’appartenir à un groupe socio-économique défavorisé, aux comorbidités et à la proportion de patients opérés dans la région, cette association était encore plus forte.

Cette diminution du risque de décès en fonction de l’activité opératoire se manifeste de façon différente selon la période qui suit l’intervention (tableau ci-dessous) :

 

HR selon la période de suivi

Nombre d’interventions/an

0-30 jours

31-365 jours

Plus d’un an

<70

1

1

1

70-99

0,81

0,82

0,95

100-129

0,75

0,92

0,94

130-149

0,91

0,78

0,97

≥150

0,68

0,80

0,84

p

0,07

0,01

0,10

On retiendra de cet important travail qu’en Angleterre, les centres de chirurgie thoracique à forte activité opèrent  plus fréquemment les patients âgés, ceux qui sont socialement défavorisées et ceux qui ont d’avantage de comorbidités. Malgré ce handicap ils ont de meilleurs chiffres de survie surtout dans la première année qui suit l’intervention. 

Reference

High Procedure Volume Is Strongly Associated With Improved Survival After Lung Cancer Surgery.

Lüchtenborg M, Riaz SP, Coupland VH, Lim E, Jakobsen E, Krasnik M, Page R, Lind MJ, Peake MD, Møller H.

J Clin Oncol. 2013 Jul 29. [Epub ahead of print]

54 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer