Lancet oncology

En Europe comme en Asie, un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR en première ligne chez les mutés prolonge de façon importante la PFS

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2012

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Quatre études asiatiques ont montré déjà le très important bénéfice qu’apporte sur la PFS l’administration en première ligne de gefitinib ou d’erlotinib dans le traitement de première ligne des cancers bronchiques non à petites cellules qui présentent une mutation activatrice de l’EGFR. En voici une cinquième qui est la première menée en Europe.

Les patients qui présentaient une mutation activatrice de l’EGFR recevaient soit de l’erlotinib soit une chimiothérapie à base de cisplatine et docetaxel ou gemcitabine (le pemetrexed n’était pas encore disponible partout en première ligne), soir du carboplatine en cas de contre indication au cisplatine. En 4 ans, 1227 patients d’Espagne, de France (GFPC) et d’Italie ont été screenés et 166 ont été randomisés dans le groupe erlotinib (n=84) ou chimiothérapie (n=82) avant que, à la lecture d’une analyse intermédiaire, un comité indépendant ne suggère d’interrompre le recrutement. Lors de l’analyse finale la PFS médiane était de 9,7 mois dans le groupe erlotinib et 5,2 mois dans le groupe chimiothérapie (p<0,0001).

Il est intéressant de constater que la PFS à un an était de 40% dans le groupe erlotinib et 10% dans le groupe contrôle et que  pour les patients dont le PS était = 0, la PFS médiane était de 24 vs 6 mois.

En analyse multivariée seuls le PS et le bras de traitement étaient pronostiques. 

La toxicité était conforme aux données de la littérature.

Tableau : les 5 études comparant en première ligne erlotinib ou gefitinib à une chimiothérapie chez les patients porteurs d’une mutation activatrice de l’EGFR.

Etude

N

Objectif

Survie sans progression

Ref

Gefitinib

CT

p

IPASS

261

PFS

9,5

6,3

<0.001

N Eng J 2009

WJTOG

3405

177

PFS

9,2

6,3

<0.0001

Lancet Oncol 2010

NEJ002

230

PFS

10,8

5,4

<0.001

N Eng J 2010

 

 

 

Erlotinib

CT

 

 

OPTIMAL

154

PFS

13,1

4,6

<0.0001

Lancet Oncol 2011

EURTAC

174

PFS

9,7

5,2

<0.0001

Lancet Oncol 2012

Reference

Erlotinib versus standard chemotherapy as first-line treatment for European patients with advanced EGFR mutation-positive non-small-cell lung cancer (EURTAC): a multicentre, open-label, randomised phase 3 trial.

Rosell R, Carcereny E, Gervais R, Vergnenegre A, Massuti B, Felip E, Palmero R, Garcia-Gomez R, Pallares C, Sanchez JM, Porta R, Cobo M, Garrido P, Longo F, Moran T, Insa A, De Marinis F, Corre R, Bover I, Illiano A, Dansin E, de Castro J, Milella M, Reguart N, Altavilla G, Jimenez U, Provencio M, Moreno MA, Terrasa J, Muñoz-Langa J, Valdivia J, Isla D, Domine M, Molinier O, Mazieres J, Baize N, Garcia-Campelo R, Robinet G, Rodriguez-Abreu D, Lopez-Vivanco G, Gebbia V, Ferrera-Delgado L, Bombaron P, Bernabe R, Bearz A, Artal A, Cortesi E, Rolfo C, Sanchez-Ronco M, Drozdowskyj A, Queralt C, de Aguirre I, Ramirez JL, Sanchez JJ, Molina MA, Taron M, Paz-Ares L; on behalf of the Spanish Lung Cancer Group in collaboration with the Groupe Français de Pneumo-Cancérologie and the Associazione Italiana Oncologia Toracica.

Lancet Oncol 2012; 13: 239–46

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