Journal of Clinical Oncology

Encore les « soins palliatifs précoces ».

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2012

Qualité de vie / Soins palliatifs

On se souvient  de l’étude randomisée publiée dans le New England Journal of Medicine en 2010 (Temel JS N Engl J Med 2010; 363 : 733-42) qui comparait chimiothérapie et « soins palliatifs précoces » à chimiothérapie exclusive. Les auteurs avaient montré que le fait de s’intéresser aux symptômes tels que la douleur ou la dyspnée dès le diagnostic comme le fait de parler au malade améliorait la qualité de vie, l’humeur et même la durée de vie. Cet article était apparu comme l’une  des trois « major advances » selon l’ASCO pour l’année 2010. Depuis plusieurs autres articles issus de la même équipe ont été analysés sur ce site ( /prev-em-onco/2129, /prev-em-onco/2722).

Voilà encore un autre travail toujours à propos de la même étude dans le quel les auteurs s’interrogent sur le fait que c’est peut-être la prise en charge précoce de la dépression qui est à l’origine de ce bénéfice de survie.

Parmi les 151 patients inclus dans cette étude, 21(14%) ont des critères de dépression initialement  et ces patients qui ont une dépression initiale ont une médiane de survie plus courte (5,4 vs 10 mois, p = 0,001).

Les patients qui reçoivent des soins palliatifs précoces améliorent significativement leur dépression (42,9% vs 0%, p = 0,04).

Néanmoins le bénéfice de survie qu’induit la randomisation dans le groupe soins palliatifs précoces est indépendant de l’amélioration du score de dépression.

Les auteurs concluent :

  • que la dépression initiale est d’un pronostic défavorable,
  • que les « soins palliatifs précoces » dont ils ont montré qu’ils améliorent la survie et qui améliorent la dépression n’améliorent pas la survie par le traitement de la dépression.

Quant à nous, nous restons étonnés par ces conclusions tranchées qui contrastent toujours avec les très petits nombres de patients : c’est sur une population de 21 patients déprimés que porte ce travail !

Reference

Depression and Survival in Metastatic Non-Small-Cell Lung Cancer: Effects of Early Palliative Care.

Pirl WF, Greer JA, Traeger L, Jackson V, Lennes IT, Gallagher ER, Perez-Cruz P, Heist RS, Temel JS.

J Clin Oncol 2012 ; 30 : 1310-1315.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer